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SAISON 2020 - 2021

Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce vendredi, Virginie Phulpin revient sur le cas du couple de boxeurs Mossely/Yoka qui combattra ce vendredi soir à la Défense. On leur reproche souvent d’être autant sportifs que "people" mais, selon Virginie Phulpin, ils ont raison de mettre leur vie en scène autant que leurs combats sur le ring.

Grande réunion de boxe ce vendredi soir à Paris La Défense Arena. Cinq combats sont au programme et notamment ceux d’Estelle Mossely et Tony Yoka. Pour Virginie Phulpin, le couple en or des JO de Rio en 2016 a bien raison de mettre sa vie en scène autant que ses combats sur le ring. 

Une réunion de boxe professionnelle avec un couple à l’affiche, c’est une première mondiale. Ça pourrait être le sous-titre de la soirée, et ça veut tout dire. On se préoccupe autant, voire plus, du storytelling autour de la romance Estelle Mossely / Tony Yoka que de ce qu’ils font sur le ring.

Depuis leurs titres olympiques simultanés à Rio, ce sont eux, en tant que couple en or, qui représentent la boxe en France. On en veut du conte de fées par KO. Toute leur vie est épiée, commentée, c’est notre version française de Kim Kardashian et Kanye West. Ils ont parfaitement intégré tous les deux que leur popularité, leur image, passait d’abord par la narration de leur vie de couple dans ses moindres détails.

Parfois, ça peut faire un peu bizarre. Quand ils se sont séparés, Estelle Mossely l’a annoncé sur Instagram. Vous avez peut-être raté leurs derniers combats, mais vous n’êtes sûrement pas passé à côté de leurs retrouvailles et de leur mariage. Ça a pu les agacer, par moments, de mettre leur vie en scène et d’être indissociables l’un de l’autre, comme s’ils n’avaient pas chacun leur carrière, mais ils en ont pris leur parti. Et tant pis si ça dérange les boxeurs qui ont fait d’autres choix.

Pour Virginie Phulpin, ils ont tout compris et il ne faut pas prendre ça pour du narcissisme

Non, ça ne peut pas se limiter à ça. Regardez Estelle Mossely. Elle repart au combat ce vendredi soir, quatre mois seulement après la naissance de son deuxième enfant. Et puisqu’elle a choisi de nous faire vivre aussi sa vie de famille, ça nous fait prendre conscience de que c’est que d’être à la fois championne et maman.

On a besoin de changer de regard sur les sportives et la maternité. Oui, on peut faire les deux, mais oui, c’est dur, et le témoignage de la boxeuse est une bénédiction pour le sport féminin. Elle le dit, lors de sa première grossesse, beaucoup de gens pensaient qu’elle ne remonterait jamais sur un ring. On ne parlait plus d’elle qu’en tant que femme de Tony Yoka. Mettre sa vie en scène l’a sans doute aidée, aussi, à se lancer le défi de revenir.

Et puis la boxe, c’est quand même un des sports les plus filmés au cinéma, on ne compte plus les chefs d’œuvre gants aux poings, et ça contribue aussi au fait qu’on ait envie, nous, dans la vraie vie, de voir ce qui se passe derrière le ring. Ça n’est pas nouveau, on avait déjà une petite idée de la vie privée de Marcel Cerdan, et que ça a contribué à sa légende.

La petite histoire dans la grande, ça fait partie du charme de la boxe, et ça va largement au-delà de quelques stories Instagram.