EDITO - "On réussit à le faire à l’école, on réussit à le faire dans les trains... Alors pourquoi pas dans les stades ?"

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SAISON 2019 - 2020

L’ancienne ministre des sports Marie-Georges Buffet estime que la reprise des compétitions sportives devrait se faire avec les supporters et non pas à huis clos. Pour Virginie Phulpin, elle a raison, même si ce sera difficile à mettre en place. 

Et si on trouvait un juste milieu ? Jusqu’à présent, quand on pense à la reprise du sport après la crise, on n’imagine que des stades pleins ou des huis clos. Evidemment qu’on a tous envie de voir des matches avec des tribunes remplies. Mais ce rêve-là, pour l’instant, il est inaccessible, et il va le rester au moins pendant quelques mois. On a donc commencé à se faire à l’idée d’un début de saison prochaine dans des salles et des stades vides, dans tous les sports. Et ça fait mal au coeur, ça n’est pas comme ça qu’on a envie de voir le sport, même si la sono des faux encouragements est aussi bien réglée que ce qu’on a vu hier pour le match de foot entre le Borussia Dortmund et le Bayern Munich en Allemagne. C’était impressionnant de réalisme, mais ça restait des enregistrements lors d’un huis clos.  

Ce que dit Marie-Georges Buffet, je trouve ça très intéressant. Le sport ne doit pas reprendre sans public, et on peut faire revenir les supporters à la rentrée. C’est son dada, à l’ancienne ministre, les supporters. Elle a déjà présenté la semaine dernière un rapport parlementaire sur les interdictions de stade. Là, elle refuse d’imaginer le sport à huis-clos. Je vous entends d’ici, vous vous dites que ce sont de belles paroles, mais qu’on ne peut pas faire autrement. Mais en fait on devrait peut-être arrêter de ne penser qu’au tout plein ou au tout vide. Pourquoi pas faire rentrer un nombre limité de spectateurs dans les salles et les stades quand ce sera possible ? Ca n’est pas la panacée, il y aura des déçus, ça sonnera un peu creux, mais toujours moins qu’un huis clos. 

Ça paraît compliqué à mettre en place quand même

On réussit à le faire dans les classes à l’école, on réussit à le faire dans les trains, où il y a une place sur deux qui doit rester vide dans les wagons, c’est aussi ce qui va se mettre en place dans les salles de spectacle. Alors pourquoi pas dans les stades ? Attention, je ne mets pas au même niveau d’urgence l’école et le sport, je vous rassure. C’est pour ça que je dis « quand ce sera possible », pas maintenant. Prenons l’exemple du Parc des Princes, où il y a un peu plus de 45 000 places, si on limite le nombre de supporters à 10 000 par exemple pour un match, on devrait réussir à respecter les distances de sécurité. Ca va demander une grosse organisation pour l’entrée et la sortie, c’est sûr. Mais on a trois mois pour y arriver, c’est possible. Les fans de sport, ils sont aussi capables que les autres de respecter un protocole assez strict, hein. Je préfère l’arrêt total qu’on connaît en ce moment en France, et un retour des matches, au moment voulu, avec le public. Ca peut redonner de l’espoir à pas mal de gens. Aux supporters bien sûr. Mais aussi à certains clubs qui sans billetterie pendant plusieurs mois ne pourraient pas survivre. Et si on réfléchissait à cette solution ?