Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mercredi, au lendemain du dernier match de l'équipe de France de football contre la Finlande, Virginie Phulpin dresse le bilan de l'année.
L’équipe de France de football termine 2021 par une victoire 2 à 0 en Finlande. Des buts signés Benzema et Mbappé. Les Bleus sont qualifiés pour la coupe du monde, ils ont gagné la Ligue des Nations, mais ils ont raté leur Euro. Difficile de faire plus paradoxal comme année, à l’image de celle qu’a vécue le sélectionneur Didier Deschamps.
Si je devais faire passer un entretien d’évaluation de fin d’année à Didier Deschamps, je serais bien embêtée. Ça tombe bien, on ne m’en demande pas tant. Mais comment juger un sélectionneur qui a tout réussi cette année, tout sauf l’essentiel ? C’est un peu comme à un conseil de classe où on dirait "excellent élève, à part en maths et en Français". Ben oui, la matière principale, cette année, c’était l’Euro, et les Bleus ont fait un hors sujet total. L’élimination aux tirs au but en 8èmes de finale contre la Suisse, c’était quand même une claque magistrale. Pour la première fois on a vu Didier Deschamps fébrile, tâtonnant pour construire son équipe, on s’est même demandé s’il avait perdu son guide du management en entendant des petites phrases assassines entre joueurs. Jamais on n’avait vu le chantre de la France qui gagne tanguer à ce point sur son siège qu’on sait par définition éjectable.
Mais il a tenu bon dans la tempête, et aujourd’hui, quand il dit qu’au début de l’année 2021, la France faisait partie des meilleures nations du football, et qu’à la fin de l’année, c’est toujours la même chose, c’est difficile de lui donner tort.
Les Bleus se sont qualifiés pour la coupe du monde et ont gagné la Ligue des Nations, ça compte aussi.
Oui, les Bleus ont rempli deux objectifs sur trois, finalement. Même si cet Euro nous reste en travers de la gorge. Et au-delà des résultats, la plus grande réussite du sélectionneur cette année est le rappel en équipe de France de Karim Benzema. Plus personne ne peut douter aujourd’hui de ses bienfaits. Si vous avez vu le match d’hier en Finlande, vous êtes convaincus d’avance. Il y a eu le match sans Benzema, pas grand-chose à en retenir, pas plus de jeu que d’enjeu.
Et puis il y a eu le match avec lui, où d’un seul coup tout s’est éclairé. L’association entre l’attaquant du Real Madrid et Kylian Mbappé fonctionne comme une évidence, ces deux-là jouent ensemble les yeux fermés, et on en redemande. Donc Didier Deschamps a évidemment eu raison. Ce qu’on peut lui reprocher, c’est d’avoir rappelé Benzema un peu trop tard. Si seulement il avait eu quelques matches en bleu en plus dans les jambes avant l’Euro, qui sait ? Mais peu importe, tournons-nous vers l’avenir. C’est bien Didier Deschamps qui emmènera les Bleus au Qatar. Le sélectionneur a su se remettre en question, trouver un nouveau système de jeu depuis la rentrée. Se réinventer et réinventer son équipe après un échec. Et finalement, malgré un Euro raté, il sort renforcé de cette année 2021 décidément paradoxale.