Pour s'être ravitaillé à moins de 20 km de l'arrivée lors de la 5e étape du Tour de France mercredi, Julian Alaphilippe a écopé d'une pénalité de 20 secondes. Une pénalité bidon qui a fait perdre le maillot jaune au Français. Mais c'est finalement une moins mauvaise nouvelle qu'il n'y parait pour Virginie Phulpin.
Julian Alaphilippe a perdu son maillot jaune hier sur le Tour de France. Il ne l’a pas perdu sur la route, mais avec une pénalité de 20 secondes à cause d’un ravitaillement interdit. Pour vous c’est dur à encaisser, mais finalement c’est une bonne nouvelle.
Je dis ça ce matin, à tête reposée. Parce que je ne vous cache pas qu’au moment de la course, comme beaucoup d’entre vous je pense, ma réaction était un peu moins enthousiaste, et c’est une litote. Tous les jeux de mots sur l’étape bidon ont été faits, donc je vais vous épargner ça. Mais la journée d’hier n’était déjà pas passionnante, le propre des étapes de transition comme on dit. Et voilà qu’au bout de l’ennui, elle se termine par une histoire de bidon, de pénalité et de maillot jaune perdu. Les Pieds Nickelés se mettent au cyclisme, et ça n’est pas une franche réussite.
Sur le Tour de France, il y a un règlement. C’est comme ça. Ni Julian Alaphilippe ni son équipe Quickstep ne l’ignorent. Il est écrit noir sur blanc que dans une course à étapes comme le Tour, il est interdit de se ravitailler dans les 20 derniers kilomètres. Alors pourquoi tendre un bidon au maillot jaune à 17 kilomètres de l’arrivée ? C’est l’équipe qui fait une erreur invraisemblable, pas le coureur qui a autre chose à faire que de calculer à quel moment il peut boire, et surtout, pas les commissaires de course qui se contentent d’appliquer ce règlement à la lettre.
On peut difficilement leur reprocher. Imaginez s’ils n’avaient pas sanctionné Julian Alaphilippe, ce qu’on aurait entendu sur le favoritisme. C’est rageant de perdre le maillot de leader comme ça, c’est sûr, mais il faut ravaler sa colère et repartir. C’est exactement ce qu’a dit le coureur d’ailleurs. Mais est-ce que ça va lui mettre un coup sur la tête ou au contraire démultiplier son envie d’en découdre ? Je penche plutôt pour la deuxième solution, vu le caractère de guerrier de Julian Alaphilippe.
Ce maillot jaune perdu peut donc nous offrir un grand spectacle ces prochains jours.
Quand un champion comme Julian Alaphilippe est piqué au vif, son obsession, ça va être de prendre sa revanche, et de récupérer son bien. Donc on va le voir à l’attaque, et c’est plutôt réjouissant. Le peloton comme les spectateurs vont guetter sa réaction, ça ajoute encore du piment au Tour de France.
Et puis pour une équipe, défendre un maillot jaune, c’est épuisant. A chaque étape, il faut contrer les attaques de ceux qui peuvent aller chercher cette place de leader. Là, Julian Alaphilippe passe du statut de chassé à celui de chasseur dépouillé de sa proie par un concours de circonstance malheureux. Il peut se faire plaisir et nous faire plaisir.
Je ne sais pas s’il réussira à reprendre ce maillot jaune. Mais je suis sûre qu’il va se donner comme jamais pour le faire. Et on n’est pas prêt de revoir une étape bidon comme hier. Oh non, je l’ai faite… Je n’ai pas pu m’empêcher, ça mériterait une pénalité.