Confinement oblige, Virginie Phulpin délaisse le sport dans son édito pour s'intéresser à la vie des Français durant cet épidémie de coronavirus. Jeudi, elle commente les résultats du sondage exclusif Kantar-Europe1, consacré à ces nouvelles habitudes, ces nouveaux rituels instaurés durant le confinement. Certains pourraient perdurer après le 11 mai.
Le 11 mai se rapproche, avec un déconfinement progressif en vue. Pour vous, en six semaines, on a réussi à prendre des habitudes qu’on regrettera forcément un peu.
On arrive à trouver des petits bonheurs partout. C’est assez rassurant sur notre capacité à nous adapter. On s’est créé de nouveaux rituels. Et certains sont plutôt agréables. Vu le temps qu’on gagne sur le maquillage ou le rasage, même ceux qui sont en télétravail ont pu repousser un peu l’heure du réveil et appuyer une fois de plus sur le bouton Snooze. Parce qu’après tout, même si on garde le bas de pyjama, en cadrant bien la webcam, ça ne se voit pas à la visioconférence de neuf heures.
Ah, décaler le réveil, c’est le petit plaisir du confinement que regretteront le plus 45 % des personnes interrogées par Kantar Profiles. C’est aussi le réveil qui nous rend le plus créatif. J’ai vu sur les réseaux des internautes qui l’ont laissé programmé à l’heure habituelle juste pour le plaisir de l’arrêter et de se rendormir.
C’est exactement ce que faisait Montaigne. Il se faisait réveiller en pleine nuit pour savourer le retour au sommeil. Il suffisait d’un confinement pour nous transformer en érudits 2.0. Avouez qu’on n’a pas perdu notre temps. Moins que quand on montait tous les jours dans le métro, le train ou la voiture.
Il y a des habitudes qu’on va garder après le déconfinement.
Un des rituels qu’on plébiscite aussi pendant ce confinement, ce sont les repas de famille par vidéo interposée. Même si ça ne remplace pas les vrais déjeuners ensemble. Le poulet frites du dimanche midi, on aime aussi le partager avec nos parents, nos enfants, ou nos cousins en restant à la maison. Alors on s’appelle la veille, on prévoit un menu commun, et rendez-vous devant l’ordinateur. Mon chéri, ne sois pas en retard, ça va refroidir, et puis on ne va pas faire attendre mamie.
Pour les familles dispersées aux quatre coins de la France, oui, ça peut être une habitude qui perdure. Comme ces appels pour prendre des nouvelles qu’on a multipliés depuis six semaines, alors qu’on les repoussait souvent au jour suivant avant cette crise sanitaire. Il y a certains réflexes qu’on ferait bien de garder. En plus des gestes barrières, évidemment.