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SAISON 2021 - 2022

Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, Virginie Phulpin revient sur la polémique qui enfle autour de la vaccination obligatoire pour les participants de l'Open d'Australie.

Il faudra être vacciné contre le Covid pour disputer l’Open d’Australie de tennis en janvier. Les autorités australiennes ont clarifié la situation. Mais le feuilleton ne fait que commencer pour les joueurs qui sont loin d’être tous vaccinés. 

Il y aura peut-être des passing-shots, mais pas de passe-droits. L’Etat australien de Victoria, dont la capitale est Melbourne, a mis les choses au clair. Il n’accordera pas de dispense de vaccin aux joueuses et aux joueurs de tennis pour disputer le premier tournoi du grand chelem de l’année 2022. Ca semble assez logique. Dans cet Etat, les personnes non vaccinées ne peuvent pas entrer dans les restaurants, les cafés, les cinémas ni dans le stade de cricket de Melbourne par exemple. Imaginez la levée de boucliers dans la population s’il y avait eu deux poids deux mesures. Depuis le début de l’épidémie, les habitants de la ville ont quand même passé 250 jours en confinement strict, en cumulé. Ce qui est un record mondial en la matière.

Alors s’ils voyaient débarquer toute une colonie de non-vaccinés à qui les autorités feraient une fleur pour la simple raison qu’ils jouent au tennis, ce serait très mal perçu. On peut le comprendre. Et puis si on ne regarde que l’Open d’Australie, la justification du premier ministre du Victoria est aussi parfaitement cohérente. Il ne voit pas comment il pourrait demander aux spectateurs dans les tribunes d’être tous vaccinés, et ne pas appliquer la même règle pour les joueurs. Le principe d’égalité. Point barre. 

On connaît les règles, mais on n’est pas prêt de savoir exactement qui sera présent ou pas

 

Il faut dire que sur le circuit du tennis, il y a de nombreux réfractaires au vaccin. C’est difficile d’avoir des chiffres précis, mais l’ATP estime à 65 % les joueurs vaccinés, et c’est 60 % pour les joueuses d’après la WTA. Donc si on a entre 35 et 40 % d’absents dans le tableau de l’open d’Australie, ça n’est plus du tout le même tournoi. Surtout qu’on ne parle pas que de joueurs lambda. Vous me voyez venir. La principale interrogation, c’est évidemment Novak Djokovic. Le numéro 1 mondial entretient le mystère sur son statut vaccinal. Il ne veut rien dire, mais il a souvent pris position contre le vaccin.

Sauf que là, il va bien être obligé de faire un choix. Soit il privilégie ses convictions, soit son palmarès. Il en est actuellement à 20 titres en grand chelem. A égalité avec Rafael Nadal et Roger Federer. Il n’a pas réussi à les dépasser à l’US Open, avec son échec en finale. A Melbourne, ce serait une occasion en or pour lui. C’est le tournoi qui lui réussit le mieux. 9 victoires déjà. Est-ce qu’il est prêt à renoncer à participer pour ne pas être obligé de se faire vacciner ? Je suis incapable de vous répondre aujourd’hui. Mais je suis sûre qu’il va entretenir le mystère jusqu’au bout.