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Tous les samedis et dimanches, Vanessa Zhâ et Marion Sauveur nous font découvrir quelques pépites du patrimoine français. Direction la région Provence-Alpes-Cotes d'Azur aujourd'hui, pour visiter la commune de Mandelieu-la Napoule.

Ce matin, ça sent bon le soleil et le mimosa dans le studio. On file à Mandelieu-la Napoule.

Mandelieu-la Napoule est la capitale du mimosa. Pour la petite histoire, c’est un botaniste qui la fait venir d’Australie pour fleurir les collines mais aussi les jardins, les parcs de toute la Gentry de l’époque : ceux du duc de Vallombrosa, du marquis de Morès et j’en passe. Ce qui fait qu’aujourd’hui, quand vous bous baladez, vous êtes en plein cœur de la plus grande foret de mimosas d’Europe, le Tanneron. Et dans la foret du Grand Duc, il y a une trentaine de pistes balisées, des randonnées à faire en VTT ou à pieds. Il y a même un nouveau circuit / expo en plein air pour les 90 ans de la fête du mimosa, dont je vous parlerai plus en détails dans le club évasion.

Car vous aviez aussi envie de nous parler d’un autre anniversaire tout aussi important, je crois.

Oui, les 130 ans du Golf Old Course. C’est l’un des quatre plus anciens golfs de France. Il a été créé à la demande du grand duc Michel de Russie. Il est important parce que c’est lui qui va lancer quelque part le destin de Mandelieu-la Napoule. Elle va devenir la station des sports élégants de la Côte d’Azur. Pierre-Louis Roucaries, le directeur de l’office du tourisme, nous donne un petit échantillon de ces sports. "On avait un polo, un champs de course. On avait également un nouveau sport, venu d'Angletterre, qui était joué à l'Ermitage de Saint-Cassien : le football. Et puis, on avait aussi un tir aux pigeons." 

Alors qu’est-ce qu’il en reste maintenant ? Et bien la plupart sont toujours là. Le Old Course est toujours debout, à l’ombre de ses 4.000 pins parasols et à deux pas de la mer Méditerranée. A la place du terrain de polo, un deuxième golf s’est emparé des lieux : le golf de Barbossi. Vous jouez au milieu d’œuvres d’art contemporaines. En ce moment, ça fait du bien un "musée" en plein air.

Et puis vous avez du tennis, de l’aviron, du trail, du nautisme. C’est quand même la première destination nautique de la Côte d’Azur : 5.000 places accessibles, sept ports (la plupart sont dans les terres). Ce qui est agréable, c'est que Mandelieu est une ville d’eau, traversée par deux rivières dans la Siagne, et ses abords ont été complètement aménagés.

Coté activités nautiques, qu’est-ce que je peux faire en ce moment ?

Pierre-Louis a justement quelque chose à vous proposer : "C'est de la plongée sous-marine. Nous avons ici des fonds marins qui sont très beaux avec une offre assez interessante. Les clubs sont ouverts toute l'année, pour accueillir des touristes de l'Europe entière, qui ne souhaitent pas aller sur un autre continent. Ils peuvent passer des niveaux pour aller de plus en plus loin."

Sinon, il y a du kitesurf (il y a beaucoup de sorties en ce moment). Mais pour plus de calme, je vous conseille le paddle, le longe cote, histoire de glisser le long du littoral. Le décor est top : les îles de Lerins sont à votre gauche, le cap de l’Esterel est face à vous.

Si j’ai un conseil, pour le coucher de soleil, faites une pause devant le château de la Napoule. Je l’adore : il a une histoire incroyable, totalement romanesque. C’est un couple de milliardaires américains, les Clews, très artistiques, farfelus, qui en ont fait un monde imaginaire. Pour vous donner une idée, sur le fronton de la porte d’entrée, est gravé : "Once upon a time". Et puis regardez bien la tour, ils reposent dans le caveau pour l’éternité, mais leur tombeaux sont ouverts pour que leurs âmes puissent se retrouver tous les 100 ans dans la pièce fermée, tout en haut. Prochain rendez-vous en 2037. 

Une adresse à nous recommander ?

Le Golf park hôtel, qui va ouvrir juste à côté du Golf Old Course. Un mix de rétro californien et des plus beaux hôtels des années 60 de la French Riviera.

Marion Sauveur, avec vous on passe à table. Qu’est-ce qu’il y a au menu à Mandelieu-la Napoule ? 

Du mimosa ! Je vous propose de mettre dans votre assiette l’arbre aux jolies fleurs jaunes, qui a commencé à embaumer la Côte d’Azur. Tout ne se mange pas dans le mimosa, uniquement les fleurs. Le reste de l'arbre est toxique. Et bien sûr on ne déguste pas n'importe quelles fleurs de mimosa : pas celles que l'on achète chez le fleuriste et qui sont traitées. 

Comment mange-t-on ces fleurs ? 

Je vais vous faire retomber en enfance, avec des fleurs de mimosa cristallisées. Ces petits pompons jaunes qu’on trouvait il y a 20 ans sur les pâtisseries pour décorer et qu'on mangeait comme des bonbons. Ces perles d’un jaune éclatant croquent sous la dent. Les fleurs cristallisées ne datent pas d'hier. C’est une méthode de conservation qu'on utilisait déjà du temps de l'empire Romain. Pline l'ancien raconte comment les fruits étaient confits dans du miel.

En France jusqu'au 18e siècle, on cristallise les fleurs. Et ce sont les apothicaires qui les vendent, puisque le sucre leur était réservé. C’était un produit exotique rare jusqu’au 18e siècle. Lorsqu’elles ne sont pas dégustées à table, elles sont conservées à portée de main dans des petits drageoirs de poche. Vous l’avez compris, elles ne sont pas pour toutes les bourses. Il faut attendre le 19e siècle, avec le développement de la culture de la betterave, pour qu'apparaissent un nouveau métier : confiseur. C'est là qu'on va trouver des fleurs cristallisées. 

C’est facile à faire ?

Oui, même si c’est délicat. Ce sont des fleurs et le confisage se fait à la main. Si vous avez la chance d’avoir des mimosas chez vous, commencez par rincer les fleurs avant de les sécher avec un papier absorbant. Trempez les ensuite une à une dans du blanc d’œuf battu avant de verser du sucre glace tout doucement sur chaque fleur et de laisser sécher à l'air libre. C’est délicieux avec le thé ce côté floral. 

 

Ingrédients (pour 100 g de fleurs) :

  • 25 g de blanc d’oeuf
  • 50 g de sucre glace 

On peut aussi facilement réaliser un sirop à base des fleurs de mimosa. On commence par rincer les fleurs. On mélange le jus de citron et l’eau et on verse le mélange sur les fleurs de mimosa. On laisse infuser toute la nuit. Le lendemain, on filtre et récupére le jus. On essore bien les fleurs de mimosa pour récupérer tous les parfums. Au liquide, on ajoute le sucre et on fait cuire à feu doux 10 minutes. On filtre, on met en bouteille. Le sirop se conserve au frais et à l’abri de la lumière.

 

Ingrédients (pour 100 g de fleurs) :

  • 25 cl d'eau
  • Le jus d'un citron
  • 500 g de sucre en poudre

Ce sirop, on peut par exemple le mettre dans une panna cotta : ce goût floral s'accorde très bien avec la crème.

 

Est-ce qu’on peut trouver d'autres gourmandises à base de mimosa à Mandelieu ?

À la boutique du restaurant gastronomique de l’Oasis, le chef pâtissier Mathieu Marchand vient de mettre au point une tarte au mimosa. C'est un cheesecake réalisée avec une essence naturelle de mimosa, des cacahuètes caramélisées, une crème au chocolat blanc et une fond de tarte à l’amande, plus des fleurs de mimosa cristallisées sur le dessus. Le parfum floral du mimosa est temporisé par la gourmandise des cacahuètes qui apportent du croquant et le sucre du chocolat blanc. C'est disponible du 16 au 25 février.

Il propose également 15 pâtisseries, dont un éclair café-estragon, un Saint-Honoré pommes-caramel ou encore une tarte aux pignons. En attendant la réouverture du restaurant gastronomique, la boutique propose des viennoiseries, du pain et des pâtisseries ainsi que des plats à emporter et de l’épicerie fine. 

Une autre douceur sur la route du mimosa. A Aguay, le chocolatier Didier Carrier propose sa version des fleurs de mimosas : des truffes au chocolat blanc et citron, enroulées dans des fleurs de mimosa cristallisées. C'est très parfumé, très frais. Il le décline en macarons et en guimauves.