Iran : ce que l'on sait après l'«accident» de l'hélicoptère qui transportait le président Ebrahim Raïssi

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Un hélicoptère transportant le président iranien Ebrahim Raïssi a été victime d'un "accident", ont annoncé ce dimanche des responsables et des médias officiels. Les recherches sont rendues très difficiles par les "conditions météorologiques défavorables". Le chef d'État était parti inaugurer un barrage avec le président de l'Azerbaïdjan. 

D'intenses recherches se poursuivaient dimanche soir dans le nord-ouest de l'Iran pour retrouver l'hélicoptère transportant le président Ebrahim Raïssi qui a été victime d'un "accident", selon des responsables et des médias officiels. "Un accident est survenu avec l'hélicoptère transportant le président" dans la région de Jofa, dans la province de l'Azerbaïdjan oriental, a indiqué la télévision d'État. Les recherches étaient rendues très difficiles par les "conditions météorologiques défavorables", a indiqué le ministre de l'Intérieur Ahmed Vahidi à la télévision d'Etat, en évoquant un "atterrissage brutal" de l'appareil, sans donner de détails.

Le président Raïssi, âgé de 63 ans, se trouvait à bord de l'appareil en compagnie du ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, du gouverneur de la province et du principal imam de la région, selon l'agence Irna. L'appareil faisait partie d'un convoi de trois hélicoptères transportant la délégation présidentielle, dont deux ont atterri sans encombre à Tabriz, la grande ville du nord-ouest, d'où Ebrahim Raïssi devait rejoindre Téhéran.

Un possible atterrissage brutal

Toujours incertaine plusieurs heures après la disparition de l'hélicoptère, l'évolution de la situation était suivie avec attention à l'international, notamment aux États-Unis, un pays qui n'entretient pas de relations diplomatiques avec l'Iran. "Nous suivons de près les informations faisant état d'un possible atterrissage brutal d'un hélicoptère transportant le président et le ministre iranien des Affaires étrangères", a indiqué un porte-parole de la diplomatie à Washington. La télévision d'État iranienne diffusait en début de soirée des images de fidèles en train de prier pour la santé du président dans plusieurs mosquées, dont celle de la ville sainte de Mashhad (nord-est).

 

Elle montrait aussi des images de plusieurs membres du Croissant-Rouge iranien marchant dans un épais brouillard dans la zone de recherches avant la tombée de la nuit. "Plus de 20 équipes de secours dotées d'un équipement complet, notamment de drones et de chiens de sauvetage", avaient "été envoyées sur place", selon Irna. Le vice-président, Mohammad Mokhber, a quitté Téhéran en fin d'après-midi pour rejoindre Tabriz en compagnie de plusieurs ministres, selon le porte-parole du gouvernement. C'est lui qui prendrait les fonctions de président en cas de décès d'Ebrahim Raïssi, en attendant la tenue d'une élection présidentielle dans les 50 jours.

Avec le président de l'Azerbaïdjan 

Ebrahim Raïssi s'est rendu dimanche dans la province de l'Azerbaïdjan orientale, où il a notamment inauguré un barrage en compagnie du président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, à la frontière entre les deux pays. Au cours d'une conférence de presse commune, il a de nouveau apporté son soutien aux Palestiniens dans la guerre dans la bande de Gaza entre le Hamas et Israël. "Nous pensons que la Palestine est la première question du monde musulman, et nous sommes convaincus que les peuples d'Iran et d'Azerbaïdjan soutiennent toujours les peuples de Palestine et de Gaza et détestent le régime sioniste", a-t-il déclaré.

L'Iran a lancé une attaque inédite le 13 avril contre Israël, avec 350 drones et missiles, dont la plupart ont été interceptés avec l'aide des États-Unis et de plusieurs autres pays alliés. Ebrahim Raïssi, qui a le titre d'ayatollah, est président de la République islamique depuis près de trois ans. Considéré comme un ultraconservateur, il avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d'un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l'absence de concurrents de poids.

Présent sur la liste noire américaine des responsables iraniens sanctionnés

Toujours coiffé de son turban noir et vêtu d'un long manteau de religieux, il avait succédé au modéré Hassan Rohani, qui l'avait battu à la présidentielle de 2017 et ne pouvait plus se représenter après deux mandats consécutifs. Ebrahim Raïssi est sorti renforcé à l'issue des législatives qui se sont tenues en mars, premier scrutin national depuis le mouvement de contestation qui a secoué l'Iran fin 2022 à la suite du décès de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict de la République islamique. Le président iranien s'était alors félicité d'"un nouvel échec historique infligé aux ennemis de l'Iran après les émeutes" de 2022.

 

Né en novembre 1960 dans la ville sainte chiite de Machhad (nord-est), Ebrahim Raïssi a effectué l'essentiel de sa carrière dans le système judiciaire, en étant notamment procureur général de Téhéran puis procureur général du pays. Le président iranien figure sur la liste noire américaine des responsables iraniens sanctionnés par Washington pour "complicité de graves violations des droits humains", des accusations balayées comme nulles et non avenues par les autorités de Téhéran.

Agé de 60 ans, Hossein Amir-Abdollahian a été nommé à la tête de la diplomatie iranienne par le président Raïssi en juillet 2021. Farouche soutien des groupes pro-Iran au Moyen-Orient, ce diplomate a été proche du puissant général Qassem Soleimani, le chef de la force Qods des Gardiens de la Révolution tué en Irak en 2020 par une frappe américaine.