Loi El Khomri : les opposants sont les jeunes "privilégiés, favorisés"

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Europe 1
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Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne, était l'invité de David Abiker, samedi, pour parler des manifestations contre le projet de loi El Khomri.

Le directeur de l'institut Montaigne, Laurent Bigorgne, se positionne en faveur d'une réforme du marché du travail. Il était l'invité de David Abiker, samedi dans C'est arrivé cette semaine, pour décrypter la mobilisation étudiante contre la loi El Khomri.

"Insiders" contre "outsiders". Pour l'homme, qui a dirigé Sciences-Po au côté de Richard Descoings, "l'Unef est un syndicat relativement conservateur", ce qui explique son engagement contre le projet de loi pour réformer le code du travail. "Il conserve ses membres. [...] Les étudiants, ce sont les gens les plus favorisés, qui auront accès demain aux emplois à espérance de revenus futurs les plus forts, les plus sécurisés", développe celui qui a été membre du syndicat étudiant dans sa jeunesse.

"Aujourd'hui, ceux qui bloquent la réforme du marché du travail, ce [...] sont les jeunes privilégiés, favorisés, qui vont empêcher que l'on réforme le marché du travail de ceux qui n'ont pas de job, puisque 80% des chômeurs sont des non qualifiés", avance Laurent Bigorgne. "Ce sont des gens relativement protégés, les 'insiders', qui sont en train de lutter contre les 'outsiders'. C'est comme ça que je vois le conflit se dérouler sous nos yeux", soutient cet agrégé d'histoire-géographie, alors que l'Unef a appelé à une deuxième marche, le 17 mars prochain. 

Convaincu par Emmanuel Macron. La réforme est toutefois "éminemment critiquable sous l’angle de la méthode", affirme Laurent Bigorgne qui juge que, d'un point de vue de sa mise en place, "c'est catastrophique". "C'est l'un des projets de loi sans doute les plus durs à porter de cette dernière décennie en matière de transformation du marché du travail", insiste-t-il, déplorant le manque de pédagogie et de préparation en amont. Pour lui, c'est Emmanuel Macron qui, ayant "déjà barré par gros temps", aurait dû mener cette réforme : "Il nous dit une chose, c'est que quelqu'un de bienveillant, de compétent, manifestement, cela emporte l'adhésion". 

>> Retrouvez l'intégrale de l'émission de David Abiker, "C'est arrivé cette semaine", en cliquant ici