"Agriculteur, petit, j'en rêvais, aujourd'hui, j'en crève." Cette phrase trône sur une pancarte accrochée à l'un des 45 tracteurs présents dans les rues de Besançon samedi. Les agriculteurs souhaitaient rencontrer le préfet et rassembler les troupes avant une "action" au Salon de l'Agriculture la semaine prochaine, annonce Nicolas Bonguet, président de la Coordination Rurale du Doubs.
"On n'est pas là pour emmerder les gens"
"On n'est pas là pour emmerder les gens ou donner une mauvaise image du métier, parce que c'est quand même une vitrine de l'agriculture. Par contre, on a des gens qui viennent faire de l'argent ou de l'audience au Salon de l'Agriculture, je pense qu'ils seront visés particulièrement. On aimerait être entendus au moins sur le principal : les matières qui entrent en France et qui ne correspondent pas du tout aux normes de production françaises, à des prix défiants toute concurrence", témoigne-t-il au micro d'Europe 1.
"On ne lâchera pas"
Le syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA) s'est joint au convoi pendant que la branche vendéenne bloquait, avec la FNSEA, l'entrée d'un supermarché Leclerc à Fontenay-le-Comte. Ces rayons sont remplis de produits étrangers, dénonce Dorian Deborde, administrateur local du syndicat JA. "On attend les annonces au Salon. Si on n'est pas satisfaits, on recommencera, mais à force, on sera beaucoup moins gentils. Il va falloir que l'État comprenne qu'on est là, on est mobilisés, et on ne lâchera pas", assure-t-il.
Des milliers de clients du supermarché ont été déroutés samedi. Les représentants syndicaux ont obtenu un rendez-vous avec les patrons du magasin lundi à 9 heures. En cas de réponse insuffisante du distributeur, dit-il, la mobilisation pourrait se poursuivre.