C’est LA grosse affiche des quarts de finale de la Coupe du monde. Le Brésil et la Belgique s’affrontent vendredi, à 20h à Kazan, pour une place en demies. Un match alléchant, opposition entre deux attaques de feu. Certes, la Belgique a marqué plus de buts que le Brésil (douze contre sept). Mais l’opposition entre les deux équipes va au-delà des statistiques. Face-à-face, on retrouvera quelques-uns des plus grands talents offensifs de la planète football. Côté Brésil, quand il ne passe pas son temps à se rouler par terre, Neymar est évidemment la menace n°1, épaulé par des lieutenants prestigieux. En face, la Belgique fait corps autour d’Eden Hazard et déploie ses attaques basées sur le collectif. Europe 1 vous présente les duels à suivre devant le but.
Neymar vs Hazard : avantage Brésil
Neymar est sans doute le joueur le plus clivant de cette Coupe du monde. Ses roulades, ses exagérations, ses larmes après le match contre le Costa Rica ont énervé plus d’un spectateur. Mais force est de constater que balle au pied, le "Ney" fait l’unanimité. Auteur de deux buts (dont l’ouverture du score contre le Mexique en huitièmes) et une passe décisive en quatre matches, la star du PSG porte son équipe dans les moments difficiles. Avec son jeu épuré, sa faculté à obtenir des fautes et sa volonté d’aller toujours vers l’avant, Neymar est en grande forme.
Les Diables rouges s’appuient de leur côté sur leur leader d’attaque Eden Hazard. Comme Neymar, il évolue à gauche, une position qui lui permet d’exploiter au mieux sa vitesse et de rentrer sur son pied droit. Résultat : deux buts et deux passes pour le joueur de Chelsea. Très régulier depuis le début de la compétition, il a cependant souffert, comme ses coéquipiers, face au Japon en huitièmes de finale. Visiblement un peu emprunté physiquement, il doit se ressaisir contre le Brésil car il détient les clés du jeu de la Belgique. S’il joue à son niveau, les Diables rouges peuvent être sûrs de leur force.
Coutinho vs De Bruyne : avantage Brésil
C’est le duel des joueurs à vocation offensive qui évoluent dans une position plus reculée. Palliant aux errements de Neymar lors des premiers matches, Philippe Coutinho a porté la Seleção contre la Suisse et le Costa Rica. Deux buts et une passe plus tard, le milieu offensif brésilien a confirmé le potentiel entrevu à Liverpool puis à Barcelone. Capable de descendre très bas pour chercher les ballons puis de les expédier devant avec son jeu de passe millimétré, Coutinho est le parfait "sidekick" de Neymar, capable de faire briller le héros mais aussi de se débrouiller tout seul quand il le faut.
Kevin De Bruyne, lui, fait partie de ces joueurs qui, à l’instar de Wayne Rooney, ont commencé à jouer très haut sur le terrain avant de descendre petit à petit vers le milieu de terrain. A peine en position offensive chez les Diables rouges (il évolue à côté de Witsel dans le milieu à quatre), le joueur de Manchester City est pensé comme le premier étage de la fusée offensive belge, celui qui part de loin pour propulser tout le monde vers le but adverse. Voilà pour l’ambition. Sur le terrain c’est un petit peu plus compliqué puisqu’avec seulement une passe décisive (et zéro but) au compteur, De Bruyne peine à s’exprimer. Mais il lui suffit d’une étincelle, comme sur son rush décisif contre le Japon en fin de match, pour prouver l’étendue de son talent.
Willian vs Mertens : égalité
Ce ne sont pas les stars de leurs équipes respectives mais Willian et Mertens n’en sont pas moins des éléments indispensables. Le Brésilien a pourtant mal commencé sa Coupe du monde, traversant comme un fantôme les matches de poule. Mais l’ailier droit de Chelsea s’est réveillé au bon moment. Contre le Mexique, il a multiplié les courses, mettant au supplice la défense de la "Tri". C’est lui qui offre le premier but à Neymar après avoir mis les Mexicains dans le vent d’une touche de balle. Willian monte en puissance et ça peut faire mal.
De son côté, Dries Mertens reste sur deux saisons pleines à Naples et était très attendu par les supporters des Diables rouges. L’ailier de poche a répondu présent dès le match d’ouverture, contre le Panama, inscrivant un superbe but d’une reprise de volée à l’instinct. Puis il a participé activement au carton des siens face la Tunisie (5-2), offrant notamment un but à Romelu Lukaku. On pensait Dries Mertens lancé à pleine vitesse dans cette Coupe du monde mais il a calé contre le Japon. Invisible, il a été remplacé à l’heure de jeu. Cinq minutes plus tard, les Belges entamaient leur folle remontée. Pas de quoi lui faire perdre sa place mais il doit retrouver son niveau de début de tournoi.
Gabriel Jesus vs Lukaku : avantage Belgique
Ils jouent au même poste, en purs avant-centres, mais font une Coupe du monde radicalement différente. Titularisé à la pointe de l’attaque brésilienne par le sélectionneur Tite, Gabriel Jesus n’a rien montré, ou presque, en quatre apparitions sur le terrain : aucun but et une seule passe décisive, pour Coutinho contre le Costa Rica. Sur le terrain, Gabriel Jesus est victime du jeu de la Seleção, qui passe principalement par les ailes et réduit les centres dans la surface à la portion congrue. Peu servi, l’attaquant de Manchester City n’a guère eu l’opportunité de se mettre en valeur.
Tout l’inverse de Romelu Lukaku. Au sortir d’une petite saison à Manchester United (16 buts en 34 matches), le numéro 9 des Diables rouges revit dans ce Mondial. Avec quatre réalisations (deux doublés contre le Panama et la Tunisie), il pointe à la deuxième place du classement des buteurs derrière Harry Kane. Réaliste devant le but et excellent dans le jeu balle au pied grâce à son physique imposant, il fait exactement ce que son sélectionneur, Roberto Martinez, attend de lui. Danger permanent dans la surface, il concentre les défenseurs et ouvre des espaces à Hazard et Mertens. On gage que son appétit de buts n’est pas rassasié…
Conclusion : léger avantage Brésil (sur le papier)
Pris un par un, les duels donnent l’avantage au Brésil, notamment car la dynamique de la Seleção est meilleure que celle des Diables rouges. Mais face aux individualités brésiliennes, les Belges peuvent miser sur un collectif bien huilé. Dans ce match d’attaquants, l’analyse la plus fine est à mettre au crédit d’un défenseur, le Belge Vincent Kompany."Individuellement, le Brésil est l'équipe la plus forte dans cette Coupe du monde", a-t-il reconnu en conférence de presse. "Si ça devient un match individuel, on n'a aucune chance. Si on est collectif, si on se bat l'un pour l'autre, on peut s'en sortir".