À seulement 23 ans, Adrien Rabiot a durablement écorné son image. Le milieu de terrain du PSG est vivement critiqué pour avoir refusé sa place de suppléant pour la Coupe du monde 2018, selon les informations de L’Equipe et du Parisien. Le "Duc", son surnom, n’aurait pas digéré sa non-convocation dans la liste des 23, au point de demander à ne pas être appelé en cas de forfait d’un de ses compatriotes, une décision rarissime. Le talentueux milieu de terrain n’en est pourtant pas à sa première polémique.
Un caractère affirmé dès le plus jeune âge. Depuis ses débuts, Adrien Rabiot traîne la réputation d’enfant gâté, capable d’aller régulièrement au clash avec son club et même, désormais, avec les Bleus. En 2008, celui qui est alors identifié comme un "diamant brut" s’envole en Angleterre, direction Manchester City, où il signe un contrat de six ans. Mais au bout de six mois, le petit Adrien (âgé alors de 13 ans) et sa mère Véronique, qui est aussi son agent (on y reviendra), quittent Manchester après un désaccord avec la direction "portant sur la durée même du contrat", raconte le quotidien Le Parisien.
En 2010, il s’engage avec le PSG et signe son premier contrat professionnel deux ans plus tard, en 2012. Après des débuts encourageants, il joue moins et est prêté à Toulouse de janvier à juin 2013. A son retour, le jeune Rabiot a bien grandi et parvient à se frayer une place dans l’effectif cinq étoiles du club parisien. Mais un an plus tard, il se lance dans un long bras de fer avec son club formateur.
Le bras de fer permanent avec le PSG. A l’été 2014, Adrien Rabiot refuse de prolonger son contrat, qui arrive à terme fin 2015, avec le PSG. Son but : pouvoir s’engager libre en janvier avec l’AS Rome, où il espère jouer davantage. La direction du club parisien, passablement énervée par la manœuvre, écarte le milieu de terrain de l’effectif professionnel. Il ne réintégrera l’équipe qu’en novembre, après avoir accepté de prolonger jusqu’en 2019.
Le rôle de sa mère Véronique, qui défend ses intérêts avec vigueur, est alors vivement critiqué. A plusieurs reprises, elle déclare, de manière à peine voilée, que son fils pourrait quitter le PSG. "Comme elle s'occupe de mes affaires, elle a dû me défendre quelques fois dans les médias, et les gens ont dû interpréter ça en mode "il ne peut pas le faire lui-même, il se cache derrière sa mère". Sauf que ça, c'est son rôle, elle est là pour ça. Il y a une relation mère-fils, mais aussi agent-joueur", s’est défendu Adrien Rabiot, interviewé par L’Equipe en février dernier.
Un comportement qui agace. Au sein du PSG, le comportement du "Duc" a également provoqué des remous. En mai 2015, Adrien Rabiot est privé de la finale de la Coupe de France pour être arrivé en retard à la convocation. Pire : il refuse d’assister à la rencontre au Stade de France, et préfère regarder la rencontre chez l’un de ses amis. Puis, en décembre 2015, Adrien Rabiot, insatisfait de son temps de jeu (encore), demande à être prêté dans une interview diffusée dans l’émission Téléfoot.
"J'ai été très déçu, je le lui ai dit en face. Ces déclarations sont inacceptables. Je n'ai pas du tout apprécié qu'il déclare qu'un prêt serait un cadeau de Noël. C'est un manque de respect total envers le club formateur qui a tant fait pour lui", réagit alors le président du PSG, Nasser al-Khelaifi.
Des déclarations maladroites en Bleus. En équipe de France aussi, ses déclarations ont semé le trouble. En octobre 2017, sa réaction après sa mauvaise performance en Bulgarie provoque l’étonnement. "C'était assez dur parce qu'il faisait froid, je n'étais pas chaud : j'avais aussi la peur de me blesser, quand on rentre dans des conditions comme ça", avait-il affirmé après être entré en cours de jeu suite à la blessure de N'Golo Kanté.
Cette maladresse a-t-elle joué un rôle dans sa non-convocation dans la liste des Bleus ? "Les performances d'Adrien en équipe de France ne sont pas du tout du même niveau qu'avec le PSG", avait assuré Didier Deschamps pour justifier l’absence de Rabiot. Mais après sa décision de refuser son statut de suppléant, son futur en équipe de France s’écrit désormais en pointillés. Son avenir au PSG, son contrat arrivant à terme dans un an, sera également l’un des principaux feuilletons du mercato d’été. S’il refuse de prolonger, le club parisien pourrait alors être tenté de le vendre, afin de percevoir une indemnité de transfert. Adrien Rabiot va encore faire parler de lui…