C'est sûrement la poule la plus indécise de cette Coupe du monde. Colombie, Japon, Pologne, Sénégal… Aucune équipe de ce groupe H ne fait figure de grandissime favori, même si les "Cafeteros" de James Rodriguez semblent un brin au-dessus sur le papier. Mais toutes les rencontres promettent d'être disputées, à l'image de ce Pologne-Sénégal, prévu mardi à 17 heures, dans le stade du Spartak Moscou.
Une grande première pour tout le monde. L'affiche est inédite : les deux équipes n'ont jamais joué l'une contre l'autre jusque-là. Ni en Coupe du monde, ni même en match amical. Tous les joueurs présents sur le terrain mardi feront d'ailleurs leur baptême dans un Mondial. Le plus expérimenté dans cette compétition sera donc l'arbitre, le Bahreïni Nawaf Shukralla, déjà présent en 2014 au Brésil.
Seize ans après, le Sénégal veut refaire le coup. Alors que la Pologne a raté les deux dernières éditions, le Sénégal, lui, retrouve la Coupe du monde après seize ans d'absence. À l'époque, les Lions de la Teranga avaient réussi l'exploit de se hisser en quarts de finale, en battant notamment la France championne du monde en titre (1-0) lors de leur premier match. Le capitaine s'appelait Aliou Cissé. Aujourd'hui sélectionneur, il se refuse à toute comparaison mais ambitionne à nouveau de sortir des poules.
Un parfum de Ligue 1. Abdoulaye Diallo, Ismaïla Sarr, Diafra Sakho (Rennes), Keita Baldé (Monaco), Moussa Konaté (Amiens), Youssouf Sabaly (Bordeaux), Adama Mbengue (Caen)… Ils sont sept, côté sénégalais, à évoluer dans le championnat de France. Sept, c'est seulement deux de moins que l'équipe de France et autant que la Tunisie, l'autre équipe très tricolore de ce Mondial. Sans compter les anciens pensionnaires de Ligue 1, comme Moussa Sow, M'Baye Niang, Idrissa Gueye, Lamine Gassama, Salif Sané, Cheikh Ndoye ou même Sadio Mané…
Les "Aigles blancs" polonais, eux, comptent aussi quelques joueurs bien connus dans l'Hexagone. C'est le cas de Kamil Glik (Monaco), Grzegorz Krychowiak (prêté par le PSG à West Bromwich Albion), voire Maciej Rybus, parti de Lyon l'été dernier pour rejoindre le Lokomotiv Moscou.
Lewandowski contre Mané. Ce Pologne-Sénégal est surtout l'occasion d'assister à un superbe duel d'attaquants entre Robert Lewandowski et Sadio Mané. Le premier, âgé de 29 ans (95 sélections, 55 buts), a été sacré meilleur buteur des qualifications européennes pour le Mondial avec 16 buts, mais doit encore prouver dans les grandes compétitions. Lors des deux Euros qu'il a disputés avec la Pologne (2012 et 2016), il n'a en effet marqué qu'à deux reprises en huit matches.
Le second, 26 ans et 50 sélections au compteur (pour 14 buts), reste sur la meilleure saison de sa carrière, ponctuée par une finale de Ligue des champions avec Liverpool, lors de laquelle il avait d'ailleurs inscrit le seul but des Reds face au Real Madrid (3-1).
Des éliminatoires presque parfaits. Autre point commun entre les deux équipes : elles n'ont eu aucun mal à se qualifier pour la Coupe du monde. Les "Aigles blancs" n’ont fait qu’une bouchée de leurs adversaires du groupe E, avec un bilan de huit victoires, un nul, et un seul passage à vide contre leurs dauphins danois (4-0). En préparation, les hommes d'Adam Nawalka ont par ailleurs battu la Corée du Sud (3-2), avant de faire match nul face au Chili (2-2) et d'écraser la Lituanie (4-0).
Dans la zone Afrique, le Sénégal est lui resté invaincu en qualifications, grâce à quatre victoires et deux matches nuls. Depuis, les Lions de la Teranga ont cependant connu davantage de difficultés en amical : tenus en échec par l'Ouzbékistan (1-1), la Bosnie-Herzégovine (0-0), le Luxembourg (0-0), puis battus par la Croatie (2-1), ils ont renoué avec le succès juste avant leur départ pour la Russie, face à la Corée du Sud (2-0). De quoi booster le moral des troupes.