Danemark-France : d'où vient l'expression "coiffeurs" pour désigner les remplaçants ?

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Thibauld Mathieu , modifié à
Abonnés au banc de touche, certains Bleus auront l'occasion de fouler les pelouses russes au lieu de cirer le banc mardi, à l'occasion du dernier match des poules face au Danemark. Mais au fait, pourquoi les appelle-t-on "coiffeurs" ?

Pour Didier Deschamps, c'est devenu une habitude. Déjà qualifié pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde, le sélectionneur de l'équipe de France a prévu au moins six changements dans le onze tricolore qui débutera face au Danemark, mardi à 16 heures, pour le dernier match du groupe C. "Je sais que vous (les journalistes) leur mettez cette étiquette, mais moi, je n’ai pas de 'coiffeurs'", avait déjà averti "DD", pendant le Mondial 2014. L'expression revient pourtant avec insistance quand il s'agit de l'équipe de France. Et cela n'est pas nouveau.

Première hypothèse : les remplaçants de 1958

Les "coiffeurs" auraient été surnommés ainsi au Mondial 1958, en Suède. La France, alors emmenée par Just Fontaine, auteur de 13 buts, record inégalé en Coupe du monde, finit troisième de la compétition, n’utilisant que 15 des 22 joueurs à disposition. Or, la légende raconte que les sept joueurs non entrés en jeu coupaient les cheveux des titulaires pour s'occuper. Il faut dire qu'à l'époque aucun remplacement n'était autorisé en cours de match.

Deuxième hypothèse : merci Luis Fernandez

L'expression est aussi attribuée parfois à Luis Fernandez, ancien milieu de terrain de l'équipe de France. Le sobriquet remonterait ainsi à 1986, lors de la Coupe du monde au Mexique. Le futur entraîneur du Paris Saint-Germain, entre autres, aurait alors déclaré que les remplaçants ne risquaient pas d'altérer leur brushing. Et pourtant, ce sont eux qui apportent à la France sa médaille de bronze face à la Belgique (4-2). Sans Luis Fernandez, mais avec un certain Jean-Pierre Papin, 23 ans à l'époque.

Troisième hypothèse : une simple question d'étymologie

Le linguiste Gilles Guilleron avait émis une autre explication, dans les colonnes du Parisien, en 2010 : "En fait, on doit cette appellation au verbe ‘coiffer’, au sens de battre, prendre le dessus sur son rival. Dans le foot, les coiffeurs sont ceux qui attendent de coiffer les titulaires, c’est-à-dire de prendre leur place", avait-il alors éclairé. Peut-être un peu tiré par les cheveux…

 

Ils ont joué les coiffeurs en 1998 :

Didier Deschamps s'y connaît bien en la matière. En 1998, le capitaine des Bleus avait lui-même laissé sa place aux "coiffeurs", lors du troisième match du groupe C, déjà. Avec six points en deux matches, les Bleus étaient en effet qualifiés pour les huitièmes de finale avant même leur dernière rencontre face... au Danemark, justement. Sur la pelouse, Robert Pirès, David Trézéguet, Patrick Vieira, Franck Leboeuf ou encore Vincent Candela, habituels remplaçants, avaient fait le travail (2-1).