C'est fait ! Les Bleus ont parfaitement déjoué le piège uruguayen, vendredi à Nijni Novgorod (2-0), pour se qualifier pour les demi-finales de la Coupe du monde ! Les grands bonhommes de cette rencontre ont été Raphaël Varane, auteur du premier but tricolore, et Antoine Griezmann, un but et une passe décisive au compteur. Les Bleus retrouveront le Brésil ou la Belgique, mardi à 20 heures… Pour une place en finale !
Varane, la tête de la revanche ! Le 4 juillet 2014, dans la touffeur du mythique stade Maracana, Raphaël Varane s'était rendu coupable d'un marquage un peu trop laxiste face à Mats Hümmels. À la réception d'un coup franc de Toni Kroos, l'Allemand avait marqué de la tête le seul but de ce quart de finale de Coupe du monde. Quatre ans plus tard, l'histoire a changé de camp, pour le plus grand bonheur du Français.
Sur un coup franc tiré par Antoine Griezmann depuis la droite, Varane a surgi au cœur de la défense uruguayenne pour couper la trajectoire de la tête et inscrire son troisième but sous les couleurs tricolores (1-0, 40e). Un soulagement pour le défenseur comme pour les Bleus, qui poussaient depuis de longues minutes sans toutefois parvenir à trouver la faille. Ce qu'ils ont fait, donc, sur leur premier tir cadré du match.
Lloris sort l'arrêt du Mondial. En matière de soulagement, Hugo Lloris a évidemment eu un grand rôle à jouer. Ce rôle, il l'a parfaitement assumé, avec la sérénité que l'on peut attendre d'un capitaine. Mais le portier de Tottenham est bien plus que cela. Alors que la Celeste s'est fait une spécialité des coups de pied arrêtés (cinq buts sur sept inscrits dans ce domaine), Martin Caceres a bien cru imiter Raphaël Varane, quatre petites minutes après l'ouverture du score française, en reprenant de la tête un coup franc de Lucas Torreira pour placer une tête appuyée (44e)… C'était sans compter sur le gardien français, auteur d'une SPLENDIDE horizontale pour empêcher l'égalisation. Sans aucun doute le plus bel arrêt de cette Coupe du monde. À voir et à revoir sans modération.
Muslera comme Karius. La performance de Lloris est d'autant plus notable que Fernando Muslera, son homologue sud-américain, s'est complètement troué à la 61e minute. Décalé par Corentin Tolisso, Antoine Griezmann s'est essayé à la frappe au 25 mètres. Légèrement flottant mais assez axial, le tir du numéro 7 des Bleus a complètement échappé au portier de Galatasaray, coupable d'une boulette qui rappelle celle de Loris Karius, le gardien de Liverpool en finale de la Ligue des champions. La France n'en demandait pas tant. À noter : il s'agissait là… du deuxième tir cadré des Bleus. Au total, la France a même marqué sur ses six derniers tirs cadrés !
Griezmann, encore décisif. Pour "Grizou", il s'agissait surtout de son troisième but en Russie, le premier dans le jeu. Mais surtout… Le septième lors de ses six derniers matches à élimination directe. Auteurs de débuts timides dans ce Mondial, le Français de l'Atlético de Madrid n'a pas été flamboyant face à la Celeste, qu'il connaît et apprécie si bien qu'il s'est d'ailleurs montré particulièrement mesuré dans sa célébration. Mais ce qu'on retiendra, c'est surtout qu'il a été décisif, en signant une passe décisive et un but. C'est sans doute à cela que l'on reconnaît les grands joueurs.
Des coups, beaucoup de coups. Pour le reste, l'affrontement promettait d'être une bataille physique. Il l'a été. L'arbitre argentin Nestor Pitana a ainsi dû porter le sifflet à la bouche à 31 reprises. Lucas Hernandez a été le premier à être averti après avoir littéralement déchiré le maillot de Nahitan Nandez (33e). Cinq minutes plus tard (38e), Rodrigo Bentancur découpait Corentin Tolisso, provoquant le fameux coup franc du 1-0. Les esprits se sont également échauffés en seconde période, après que Kylian Mbappé, très en jambes à Nijni Novgorod, talonne - un peu inutilement - le ballon devant Christian Rodriguez, qui n'a visiblement pas apprécié. L'ancien joueur du PSG a alors écopé d'un carton jaune… tout comme "Kyky", pour en avoir rajouté sur le coup (67e).
Mais jamais les Bleus ne sont tombés dans le piège tendu par les Uruguayens, privés d'Edinson Cavani, forfait. Paul Pogba, Benjamin Pavard, Olivier Giroud et Corentin Tolisso, tous sous la menace d'un second carton jaune, se sont même tenus à carreau.
Dans le jeu, la bande à "DD" a ainsi eu le ballon la majeure partie du temps, malgré quelques frayeurs en première période (merci Lloris !). La France aurait même pu marquer davantage, si Mbappé, seul dans la surface, n'avait pas manqué sa tête après une remise de Giroud (15e) ou si Corentin Tolisso avait mieux ajusté sa frappe du droit, légèrement trop enlevée (73e). Ce qui n'enlèvera rien à leur joie : l'objectif est validé, les Bleus accèdent au dernier carré ! Ils disputeront leur place en finale mardi à 20 heures, face au Brésil ou à la Belgique.