On n'a jamais vu Didier Deschamps aussi serein qu'à la veille du huitième de finale face à l'Argentine, samedi dernier (4-3). Contre toute attente, le sélectionneur de l'équipe de France était ce jour-là souriant, blagueur. C'est le paradoxe Deschamps : plus la pression monte, plus il est heureux. C'est dire son calme à l'approche du quart de finale contre l'Uruguay, vendredi. Son 81ème match à la tête de la sélection tricolore, un record.
"Il a gagné en sérénité". Depuis six ans, il est accompagné de son fidèle adjoint Guy Stéphan, qui l'avait déjà assisté à Marseille. Celui-ci confirme : le patron des Bleus a appris avec le temps à gérer ses grands moments de stress. "Depuis neuf ans, il a gagné en sérénité. Je le trouve très à l'aise, détendu. Il s'est affirmé au fil du temps, au fil des difficultés aussi", lance au micro d'Europe 1 son fameux bras droit. "Ça va évidemment amener un plus".
Forgé par les épreuves. Avec l'OM comme avec le pays, le sélectionneur a tout connu. "À Marseille, surtout la troisième année, les résultats étaient moins bons, le contexte un peu délicat. En équipe de France, je pense au barrage contre l'Ukraine (novembre 2013, pour se qualifier pour la Coupe du monde 2014). On a joué une bonne partie de notre avenir sur ce match-là", se souvient Guy Stéphan. Ces épreuves ont forgé Didier Deschamps, à qui rien ne fait vraiment plus peur.
Meilleur dans la difficulté. Même l'ombre de Zinédine Zidane qui plane au-dessus de lui ne l'empêche pas de dormir. Pourtant, "DD" sait bien que tôt ou tard, la question de son remplacement par "Zizou" se posera. Mais il s'en fiche, c'est aussi bien comme ça. "Au moins, il sait à quoi s'attendre", confient certains de ses proches, avant d'ajouter : "Deschamps cherche la pression et l'inconfort parce que c'est dans la difficulté qu'il révèle le meilleur de lui-même et de son groupe".