Deux "générations dorées" face à face. La France et la Belgique s’affrontent mardi soir en demi-finales de la Coupe du monde, pour un "derby" qui s’annonce palpitant. Les deux équipes possèdent sans doute deux des meilleures attaques de la planète foot.
Côté français, Kylian Mbappé et Antoine Griezmann ont été décisifs en huitièmes (victoire 4-3 contre l’Argentine) et en quarts de finale (victoire 2-0 contre l’Uruguay). Chez les Diables rouges, le trio Romelu Lukaku-Eden Hazard-Kevin De Bruyne a été immense face au Brésil (2-1), en quarts de finale. Alors, qui possède la meilleure ligne d’attaque ? Europe1.fr ouvre le débat.
- "Les Français n’ont pas attendu cette Coupe du monde pour marquer dans les grands rendez-vous"
Par Julien Ricotta, journaliste à Europe1.fr
9 buts pour la France, 14 pour la Belgique : sur le strict plan statistique, les Bleus affichent un déficit certain face aux Diables rouges. Sauf que le foot n’est pas qu’une affaire de mathématiques. Les Français n’ont, eux, pas attendu cette Coupe du monde pour marquer dans les grands rendez-vous. A l’Euro 2016, Antoine Griezmann s’était ainsi montré décisif en huitièmes, en quarts et en demi-finales. La star des Bleus, même sans être au top de sa forme, a récidivé lors de la Coupe du monde, contre l’Argentine en huitièmes (un but) puis contre l’Uruguay en quarts (un but). Kylian Mbappé a, lui, crevé l’écran contre l’Albiceleste, avec un doublé et une prestation remarquée sur toute la planète. Olivier Giroud n’a certes pas encore trouvé la faille, mais sa combativité et son sens du sacrifice ont épuisé toutes les défenses adverses.
Les Belges, eux, ont inscrit plus de la moitié de leurs buts au premier tour contre des adversaires (très) faibles (3-0 contre le Panama, 5-2 contre la Tunise). Après un Euro 2016 décevant (élimination en quarts de finale par le pays de Galles), ils se sont enfin montrés à la hauteur de leur réputation en huitièmes (3-2 contre le Japon), et surtout en quarts contre le Brésil (2-1). Oui, les Diables rouges ont impressionné et ne manquent pas de talent, avec notamment Eden Hazard, Romelu Lukaku et Kevin De Bruyne.
Mais sauront-ils rééditer cette performance en demi-finales ? Avec N’Golo Kanté en "chien de garde", Raphaël Varane en taulier de la défense et un Hugo Lloris en feu, la défense française a toutes les armes pour contrer la puissance de feu offensive des Belges. Les Diables rouges, eux, ont énormément souffert face à la vitesse du Brésil en deuxième période. Ça tombe bien, de la vitesse, la France en a à revendre. Kylian Mbappé, Antoine Griezmann voire Ousmane Dembélé, s’il entre en jeu, pourraient bien se régaler.
- "L'attaque belge a le diable au corps"
Par Julien Froment, du service des sports d'Europe 1
C’était l’une des attaques les plus attendues de cette Coupe du monde, et c’est l’une des rares à avoir répondu présent. Avec 14 buts inscrits en 5 matches, la Belgique est la plus prolifique et… la plus diversifiée avec 9 buteurs différents.
Il faut dire que le sélectionneur Roberto Martinez a mis en place un schéma tactique ultra offensif, avec quasiment six joueurs portés vers l’attaque pour marquer les "goal" si chers aux supporters outre-quiévrains. Romelu Lukaku, décrié cette saison à Manchester United, réalise une compétition pleine. Son sens du but (4 réalisations), son inlassable travail, que ce soit en pivot dos à la défense ou dans un poste d’ailier comme ce fut le cas contre le Brésil, sont fantastiques. On sent que les conseils d’un certain Thierry Henry ont porté ses fruits…
Et puis le danger peut venir de partout. Eden Hazard dicte sa loi dans son couloir gauche. Certes, il marque (relativement) peu (2 buts), mais il pèse tellement sur les défenses adverses ! Quant à Kevin De Bruyne, il suffit de voir sa chevauchée face au Japon (3-2) et son but contre le Brésil (2-1) pour mesurer l’importance du milieu de terrain de Manchester City. Et sans oublier Michy Batshuyai, Thorgan Hazard, Adnan Janujaz surla banc… Si, sur le papier, la France n’a pas à rougir avec Mbappe, Griezmann, Dembélé et Cie, les Belges ont l’avantage d’avoir des joueurs à maturité en club ET en sélection.