Depuis samedi la petite ville de Jeumont, près de Maubeuge, dans le Nord, célèbre son nouveau héros : Benjamin Pavard. Le défenseur des Bleus a fait chavirer de bonheur toute la ville de son enfance en inscrivant ce qui restera sans doute comme l’un des plus beaux buts de cette Coupe du monde, lors de la victoire de la France contre l'Argentine en huitièmes de finale (4-3). Depuis, les habitants de Jeumont n’en finissent plus de célébrer l’enfant du pays, formé à Lille avant de partir jouer à Stuttgart, en Allemagne.
Héros local. A l’entrée de la ville et dans les rues, le portrait du défenseur, et désormais buteur, des Bleus est omniprésent. Dès le début de la Coupe du monde, le maire, Benjamin Saint-Huile, avait fait installer au-dessus de la rue principale une grande banderole pour encourager l'équipe de France avec une photo de Benjamin Pavard. "On voulait, dès le départ, afficher notre soutien à l'enfant du pays pour qu'il sache que les gens d'ici sont derrière lui", explique l'édile au micro d'Europe 1. "Il a grandi ici et il permet à tout le monde de s'identifier à cette équipe de France", se réjouit Benjamin Saint-Huile.
Pavard successeur de Papin. A l'US Jeumont, club au sein duquel Benjamin Pavard a fait ses débuts (de 2002 à 2005), Romain et Patrick se repassent en boucle depuis samedi la vidéo de son but spectaculaire contre l'Argentine. "Il me fait toujours frissonner ! On était fous quand on a vu le but. C'est phénoménal !", commentent-ils, encore ébahis par le geste du défenseur. Benjamin Pavard n'est pas le premier footballeur à rendre fier les Jeumontois. Avant lui, c'est Jean-Pierre Papin, excusez du peu, qui fit la gloire de la petite commune du Nord. Le serial buteur des Bleus et de l'OM dans les années 1980-90 a également grandi à Jeumont et a même évolué sous les couleurs du club local quand il était enfant, de 1970 à 1978.
La Coupe du monde à Jeumont ? Si Pavard ne joue pas au même poste que Papin, à Jeumont, on assure qu'il a l'étoffe d'un grand joueur. "Son père (entraîneur du club à l'époque, ndlr) y croyait, il a fait beaucoup de sacrifices pour qu'il en arrive là", se souvient Patrick. "Il a été très suivi par son père qui ne l'a pas lâché depuis sa jeunesse. Il était très strict mais on voit le résultat aujourd'hui", confirme Hamza Farchich, le président de l'US Jeumont. Une "éducation de rigueur" qui devrait permettre à Benjamin Pavard de garder la tête froide, estime-t-il. "Il aura le mental pour dépasser ce but et continuer la Coupe du monde sereinement." Désormais, à Jeumont, on se prend à rêver d'une finale pour les Bleus et même, pourquoi pas, de voir Benjamin Pavard ramener la Coupe du monde dans la ville.
Pavard, adulé à Jeumont, courtisé en Europe
Encore inconnu (en France) avant son premier match en Bleu le 10 novembre 2017, Benjamin Pavard a pris une nouvelle dimension après son match contre l'Argentine. Sa justesse technique et son jeu équilibré entre défense et attaque au pose de latéral droit ont fait des émules au sein des cellules de recrutement de grands clubs européens. D'après L'Équipe, mardi, des clubs anglais et allemands seraient sur les rangs, notamment le Borussia Dortmund et le Bayern Munich. Mais il faudra mettre la main à la poche : acheté six millions au Losc par Stuttgart en 2016, Benjamin Pavard vaudrait aujourd'hui autour de 40 millions d'euros. Mais son club ne souhaite pas le laisser partir. "Il n'y a pas de clause dans son contrat. Mais nous ne le vendrons pas pour 50 millions. Nous ne seront jamais intéressés pour le vendre à ce prix", assure le directeur sportif de Stuttgart. Affaire à suivre…