Les Bleus de 2018 ne sont pas ceux de 1998, mais ils possèdent plusieurs traits communs. Parmi eux : une solidité défensive à toute épreuve, un jeu pas toujours spectaculaire mais efficace et… un avant-centre qui ne marque pas. Il y a 20 ans, l’équipe de France avait été sacrée championne du monde malgré le zéro pointé de Stéphane Guivarc’h sur toute la compétition. Cette année, les Bleus ont eux aussi atteint la finale de la Coupe du monde, sans le moindre but d’Olivier Giroud. L’attaquant de Chelsea, régulièrement critiqué depuis ses débuts en équipe de France, pourrait prendre sa revanche dimanche, contre la Croatie.
- L’heure de faire oublier son match contre la Belgique
Loin de nous l’idée d’occulter les qualités d’Olivier Giroud. Contre la Belgique, le quatrième meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France (31 buts) avait été essentiel pour sa défense sur les milieux de terrain adverses, alors que les Bleus étaient en souffrance en fin de match. "Le rôle d'Olivier Giroud et d'Antoine Griezmann a été très important. On a été obligé de défendre bas, très bas par moments parce que la Belgique a de la qualité technique", avait expliqué Didier Deschamps, après le match.
Mais ce que ne dit pas le sélectionneur, c’est que Giroud, contrairement à ses petits camarades, a affiché de criantes lacunes techniques. Il a par exemple trop tardé à contrôler et à frapper, après une passe en talonnade magnifique de Kylian Mbappé, pour convertir une sublime action collective. Et s’il se rachetait contre la Croatie ?
- L’heure de convertir en but son (immense) importance
Comme tout attaquant, Olivier Giroud doit sans aucun doute être frustré de ne pas trouver le chemin des filets. Cette froide statistique est d’autant plus cruelle pour lui qu’il est indispensable au système mis en place par Didier Deschamps. Avec Giroud sur le banc, l’équipe de France avait totalement manqué son premier match dans cette Coupe du monde, contre l’Australie (2-1). Depuis son retour dans le onze, dès la rencontre suivante contre le Pérou, les Bleus ont trouvé leur équilibre et sont montés en puissance, jusqu’à la finale.
"On est très content de sa Coupe du monde. Après on peut dire, oui, il ne marque pas, mais si vous regardez ses matches, il fait beaucoup, énormément offensivement et défensivement aussi, il aide beaucoup. Les critiques ne sont pas justifiées car il fait un gros travail de sape", a assuré Blaise Matuidi, vendredi en conférence de presse, comme pour résumé le sentiment de toute l’équipe de France vis-à-vis de Giroud.
- L’heure de prendre définitivement sa revanche
Depuis le début de sa carrière, rien n’a été simple pour Olivier Giroud. Moins talentueux que les "surdoués" Griezmann ou Mbappé, il a constamment dû se battre pour obtenir une place en clubs, comme en équipe de France. Chez les Bleus, il a également été la victime collatérale de l’éviction de Karim Benzema, avant l’Euro 2016, dans l’affaire de la sex-tape. Les critiques ont même atteint une violence inouïe sur les réseaux sociaux, notamment de la part de partisans du joueur du Real Madrid, comme pour lui reprocher d’avoir pris la place de leur protégé.
Giroud, lui, n’a jamais répondu directement, se contenant de répondre, et bien, sur le terrain, avec de nombreux buts en Bleus ces deux dernières saisons. "C’est sûr que j’aimerais marquer. J’espère que pour mon tour viendra pour la finale", a avoué le principal intéressé, il y a quelques jours en conférence de presse. "Si on gagne et que je ne marque pas, je n’en aurai rien à faire. Je serai champion du monde, ce serait ma plus grande fierté". Et ça, personne, ne pourrait lui enlever.