Partout en France et dans le monde, dans les rues, les stades, les villes et les villages, le peuple français a célébré toute la nuit SA deuxième étoile. Comme Antoine Griezmann en conférence de presse après la victoire de la France sur la Croatie en finale de la Coupe du monde, ils ont été nombreux à proclamer haut et fort leur fierté d'être Français.
Une jeunesse fière, unie et diverse. "On est face à une jeunesse qui est tranquille par rapport aux questions d'identité et d'origine. Cette jeunesse est très apaisée par rapport à cela", avance Dominique Sopo, président de SOS racisme, sur Europe 1 lundi matin. "'Fiers d'être Français', ça faisait longtemps qu'on n'avait pas entendu ça, mais encore faut-il qu'ils aient des espaces pour le dire", nuance-t-il toutefois. "Dans toutes ces célébrations, quand des jeunes de toutes origines sont dans une situation sereine pour chanter La Marseillaise, ils la chantent avec une joie absolument indescriptible. (…) Là, au moins pendant quelques heures, on se dit que c'est peut-être cool d'avoir une jeunesse extrêmement diversifiée, travailleuse, qui peut être disciplinée, et qui n'est pas un élément de tension mais un élément de fierté. Espérons que ça dure".
Après la liesse. Justement, pour que cette unité nationale perdure, Dominique Sopo fait le vœu que l'on ne reproduise pas les erreurs de 1998. "Ce serait très bête, et je pense que personne ne le croit, de croire que le Mondial, par ce qu'il crée, va chambouler un pays. Mais on peut le voir comme un levier, comme une fenêtre qui s'ouvre sur le champ des possibles en termes de politiques publiques. En 1998, il ne s'était rien passé derrière. Il y avait eu des discours très violents dans les années qui ont suivi. C'était stupéfiant", rappelle le président de SOS Racisme. "On espère que cette fois-ci, sur le plan politique, intellectuel et médiatique, il y aura autre chose que le vide".
"Ces dernières années, les moments d'unité nationale étaient des moments pour enterrer des morts. On sort d'un contexte extrêmement violent qui crée des liens d'unité, mais dans la douleur et avec beaucoup de tension", souligne Dominique Sopo. "Là, on est dans la liesse. La balle n'est pas que dans le camp des politiques, elle est dans le camp de tout le monde. La question qui est posée, au-delà de cette expression, c'est 'est-ce qu'on a envie de faire société ensemble ?'"