Zinédine Zidane se livre dans un entretien au quotidien L'Équipe à paraître jeudi, à l'occasion des 20 ans du sacre de l'équipe de France lors du Mondial-1998. Interrogé pour savoir s'il avait mesuré immédiatement l'impact que pouvait avoir son doublé en finale de la Coupe du monde 1998 sur la suite de sa carrière, "Zizou" a répondu : "Je ne le sais pas à ce moment-là. Mais c'est sûr que ma vie a basculé avec ce match. Je suis devenu le joueur qui a marqué l'histoire du football français. C'est vrai, il faut se le dire. Les gens ont changé avec moi, leurs regards, je le ressentais à chaque fois que je croisais quelqu'un. C'était vraiment beau…"
"Aimé Jacquet a mis l'accent sur les corners". Après un début de tournoi décevant marqué par une exclusion en phase de poules contre l'Arabie Saoudite, le N.10 est entré dans la légende du foot français en se montrant décisif au meilleur moment pour battre le tenant du titre brésilien, et offrir à l'équipe de France le premier sacre mondial de son histoire. "Les jours avant la finale, Aimé Jacquet a mis l'accent sur les corners : 'Zizou, je sais que le jeu de tête n'est pas obligatoirement ton point fort mais ce Brésilien il fait 1,70 m (Roberto Carlos, 1,68 m, NDLR), celui-là, à peine plus (Leonardo, 1,75 m, NDLR), donc je te garantis que si tu y vas avec conviction tu peux faire quelque chose. 'Et ça s'est passé comme ça. 'Manu' (Petit) tire le premier corner de la droite, Youri (Djorkaeff) le deuxième, de la gauche, et je me suis retrouvé à chaque fois seul ou avec l'avantage de la taille", s'est remémoré "ZZ".
Une vague pas assez forte pour la société ? Symbole de la France "black-blanc-beur" triomphante, Zidane a regretté que l'élan populaire suscité à l'époque n'a pas été suivi d'effets plus concrets "à tous les niveaux" de la société. "Ce qui a été dommage à tous les niveaux, c'est de ne pas avoir surfé sur cet élan sincère, de ne pas avoir profité de cette Coupe du monde, de cet engouement des gens, de ce mélange car là on pouvait parler de ça !", a-t-il déploré. "On n'avait jamais vu ça avant à part lors de la Libération (en 1945) mais ce n'était pas vraiment la même chose... Là on parle d'un événement sportif qui amène des gens à faire la fête dans la rue avec n'importe quelle personne, on n'a pas su profiter de tout cela".