Les Bleus redescendent sur Terre. Après leur titre de champion du monde acquis en Russie, puis la fête dans les rues de Paris, les joueurs de l'équipe de France commencent à prendre la mesure de leur exploit. A commencer par Raphaël Varane, qui revient longuement sur ce mois de juillet complètement fou dans les colonnes de L'Équipe. "On sait qu'on est en train d'écrire une page de l'histoire. On sait qu'on va se recroiser et on pourra se dire qu'il y a un lien particulier qui s'est créé entre nous", estime le défenseur central des Bleus.
Subjugué par l'accueil des Français. Si les supporters massés sur les Champs-Élysées ont été un peu déçus par le passage éclair des Bleus en bus, les joueurs eux, ont pleinement profité de ce moment de communion. "Quand on est arrivés en France, on a vu ce qui s'est passé et on était tous choqués. Quand on était dans le car, on avait l'impression d'avoir arrêté le pays. C'est extraordinaire, on a vu de la folie, quoi", raconte Raphaël Varane. "J'ai déjà célébré des titres en Espagne mais ce qu'on a vécu là, à Paris, je n'ai jamais vu un truc comme cela. C'est comme si c'était une perfusion de bonheur directement dans les veines."
Le défenseur des Bleus et du Real Madrid livre également la recette du succès de l'équipe de France, fondé selon lui sur une "génération 'tout pour l'équipe'". "Les egos, on les a tous mis de côté. On n'est pas là pour se faire briller. Même si on ne doit pas toucher un ballon du match, on s'en fout tant que ça sert l'équipe. Tout le monde avait intégré cette façon d'être", assure le joueur de 25 ans. Il cite en exemple Paul Pogba, parfois critiqué pour son individualisme, mais exemplaire en Russie. "Des fois, je parlais à Paul et je lui disais : 'On doit tirer dans ce sens-là, parce que si tu tires dans ce sens-là, il y en a beaucoup qui vont suivre'."
" On était des tueurs à sang froid "
Fier d'être un modèle. Il affirme par ailleurs que les critiques sur le jeu de l'équipe de France, formulées notamment par les Belges et les Croates, ne l'ont "pas du tout touché". "On n'était pas venu pour jouer, on était là pour gagner, pour détruire l'adversaire. On sait qu'on n'a pas fait le plus beau jeu du tournoi", reconnaît Raphaël Varane. Pour lui, les Bleus ont adopté une mentalité de gagnants. "On s'en foutait d'être moche, c'était tout pour l'équipe. Mais il ne faut pas non plus nous caricaturer comme étant l'équipe la plus moche de tous les temps. On était l'équipe la plus glaçante, oui, ça on était glaçants. On était des tueurs à sang froid", affirme-t-il.
Avec ce titre de champions du monde, Raphaël Varane a bien conscience que, comme leurs aînés de 1998, les Bleus de 2018 sont désormais des modèles pour la jeunesse. Un rôle qu'il accepte avec honneur : "Ce n'est pas une responsabilité qui est pesante. C'est plus une fierté, une belle responsabilité".