A69: nouvelle tentative d'évacuation des derniers opposants

Les forces de l'ordre tentent de déloger des opposants à l'autoroute A69 Toulouse-Castres.
Les forces de l'ordre tentent de déloger des opposants à l'autoroute A69 Toulouse-Castres. © ED JONES / AFP
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avec AFP / Crédits photo : ED JONES / AFP
L'A69, projet d'autoroute du Tarn très clivant, continue de faire couler de l'encre. Des opposants continuent d'occuper la zone de construction de l'autoroute, et une opération policière a été lancée aujourd'hui pour tenter de les déloger de la dernière "Zone à Défendre (ZAD)" du projet.

Les forces de l'ordre tentent de déloger des opposants à l'autoroute A69 Toulouse-Castres, occupant le toit d'une maison située sur la dernière Zone à défendre (ZAD) du tracé, jeudi, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les gendarmes sont montés sur le toit depuis un amas de terre mis en place contre le mur de la bâtisse depuis plusieurs jours, avant que quatre membres de la Cnamo (Cellule nationale d'appui à la mobilité), une unité spécialisée dans ce type de situations, n'intervienne en passant par l'intérieur de la maison, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Une "guerre d'usure" pour les opposants

Vers 17H00, les gendarmes étaient parvenus à faire descendre une militante parmi ceux qui se trouvent sur toit et qui se désignent sous le nom de "chauves-souris" pour tenter de les faire descendre. En tout, moins d'une dizaine se trouve entre l'intérieur de la maison et la toiture, tandis que six autres se trouvent dans des arbres à proximité de la maison, selon le colonel Stéphane Dallongeville qui commande les opérations sur place.

"J'essaie de les convaincre de descendre. Comme vous le voyez ils ne le font pas", a indiqué ce dernier à l'AFP, ajoutant: "L'ambiance est relativement calme, il n'y a pas de violence". Sur place, des opposants perchés dans les arbres, les "écureuils", sont toujours présents, et observent l'opération menée sur le toit, tandis qu'une nacelle est également présente aux abords de la toiture de la maison.

"On tient depuis onze jours, c'est une guerre d'usure qui a été mise en place par la gendarmerie", a indiqué à l'AFP un opposant souhaitant garder l'anonymat, regardant l'opération en cours. Entre le toit et les arbres, trois cordes, mises en places par les opposants, permettent à ces derniers de circuler entre les deux points du terrain.

Durant cette opération qui, si elle est menée à son terme, supprimera le dernier obstacle empêchant le chantier de l'A69 de se poursuivre, une vingtaine d'opposants environ se tiennent à la lisière du terrain et encouragent les "écureuils" et les "chauve-souris". Depuis plusieurs mois, ces 53 km d'autoroute devant relier Toulouse à Castres dès fin 2025 donnent lieu à une vive contestation.

Soutenue par nombre d'élus locaux au nom du désenclavement du sud du Tarn, l'A69 est mise en cause par des écologistes et des scientifiques qui la voient comme anachronique et destructrice de biodiversité, à l'heure du changement climatique.