Les traînées de condensation, ces lignes blanches créées par les avions dans le ciel, ont un impact sur le réchauffement climatique comparable à celui des émissions de CO2, qui pourrait être réduit en modifiant les trajectoires de certains vols, selon une étude publiée mercredi. "En modifiant légèrement les trajectoires de vols d’une petite partie de la flotte mondiale, l’impact climatique des traînées de condensation pourrait être réduit de moitié avant 2040", d'après cette nouvelle étude réalisée par l'ONG Transport & Environment (T&E). "Cette mesure coûterait au maximum 4 euros par passager pour un vol transatlantique", selon la même source.
Une adaptation des plans de vol
Le rapport propose des "stratégies d'évitement" afin d'empêcher la création des traînées de condensation "qui sont persistantes, qui durent pendant plusieurs heures" et qui "ont un effet réchauffant, plutôt la nuit, quand elles empêchent les rayonnements terrestres de s'échapper vers l'espace", a expliqué à l'AFP Jérôme du Boucher, responsable aviation chez T&E France.
Concrètement, un pilote devrait adapter son plan de vol pour passer "soit un peu au-dessus, soit un peu en dessous d'une masse d'air atmosphérique qui a été identifiée par des modèles météorologiques", en sachant que des masses d'air plus humides et plus froides sont favorables à la création de ces traînées de condensation, a-t-il détaillé. "L'aviation dispose d'un moyen simple et peu coûteux de réduire son impact sur le climat", a estimé Jérôme du Boucher.
Selon l'étude, seulement 3% des vols génèrent 80% du réchauffement dû à ces traînées, également appelées contrails. Le changement de trajectoire n'interviendrait que sur un nombre restreint de vols et sur une petite partie du trajet. Le surplus de carburant utilisé par ces avions ne représenterait donc que 0,5% du kérosène consommé par l'ensemble de la flotte mondiale sur une année. Classées parmi les émissions non-CO2 des avions, avec notamment les oxydes d'azote (NOx), ces traînées sont de plus en plus étudiées. Elles ont fait l'objet en septembre d'un symposium à Montréal, organisé par l'Organisation de l'aviation civile internationale.