L'aquaculture a dépassé pour la première fois dans le monde la pêche en 2022, selon un rapport de l'Agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture publié vendredi. La production aquacole représente un enjeu de souveraineté alimentaire, mais aussi écologique lorsqu'elle se fait avec éthique, comme dans cet élevage labellisé par la Fondation de la mer au large de Cannes, où Europe 1 s'est rendue.
À 500 mètres du littoral, dans d'immenses cages entourées de filets, bars et daurades grandissait patiemment. David et son équipe veillent à leur bien-être : "Dans chaque cage, on va avoir 75.000 poissons. Vous vous dites que c'est énorme, mais les poissons font 12 grammes", explique-t-il.
Les poissons vont grossir et seront dispatchés dans d'autres bassins. Avant de les retrouver dans nos assiettes, il faut compter quatre ans d'élevage. "Dans la ferme, en moyenne, on est à 12 kilos par mètre cube, donc on est quatre fois inférieur à la réglementation régionale et inférieure au label bio", détaille Jérôme Hemar, patron d’Aquafrais Cannes.
Le rôle de l'intelligence artificielle
Respecter l'environnement, les poissons, leur apporter une nourriture saine et proposer un produit frais, c'est la promesse. "On est sur un produit qualitatif qu'on veut moderniser et sur lequel on veut travailler, avec des méthodes de l'aquaculture de 2024 et pas celle des années 1980", ajoute Jérôme Hemar.
Pour y parvenir, l'intelligence artificielle joue un rôle crucial. Samuel Dupont préside la startup Biocéanor, qui développe des services pour l'aquaculture. "C'est grâce à l'intelligence artificielle qu'on est capable de prédire la qualité de l'eau. Typiquement, s'il y a des problématiques d'oxygène, on va pouvoir être amené à conseiller l'aquaculture, de nettoyer par exemple ses filets, d'aller optimiser son alimentation par rapport aux conditions que l'oxygène peut avoir sur le poisson..." L'aquaculture représente aujourd'hui 50% de la production mondiale de produits de la mer.