Loto de la biodiversité : jackpot, sites sélectionnés, sensibilisation... Tout savoir sur ce nouveau jeu à gratter

La préservation des tortues d'Hermann, la restauration des zones humides autour du Mont-Saint-Michel ou encore les herbiers de posidonie pourront bénéficier de subventions liées au Loto de la biodiversité
La préservation des tortues d'Hermann, la restauration des zones humides autour du Mont-Saint-Michel ou encore les herbiers de posidonie pourront bénéficier de subventions liées au Loto de la biodiversité © AFP
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Ophélie Artaud , modifié à
Dès lundi prochain, la Française des Jeux va lancer "Mission nature", un loto de la biodiversité. Une partie du prix de chaque billet sera reversée à l'Office de la biodiversité, pour subventionner vingt sites sélectionnés. Une manière de "sensibiliser" aux questions environnementales, selon Sarah El Haïry, mais qui ne fait pas l'unanimité.

Un nouveau jeu à gratter pour soutenir financièrement des projets environnementaux. Mercredi, la Française des Jeux (FDJ) et l'Office de la biodiversité ont dévoilé les 20 sites retenus dans toute la France pour le Loto de la biodiversité. Dès lundi 23 octobre, les joueurs pourront acheter un ticket de jeu "Mission nature", inspiré du Loto du Patrimoine de Stéphane Bern. Alors comment va fonctionner ce nouveau jeu et quels sites pourront en bénéficier ?

Comment ça fonctionne ?

Lancé par l'État via l'Office français de la biodiversité et la FDJ, l'objectif de "Mission nature" est de subventionner des projets de préservation de la biodiversité. Le principe est assez simple et ressemble à celui du Loto du patrimoine : les joueurs pourront acheter un ticket à gratter dans tous les points de vente de la FDJ, au prix de 3 euros, pour tenter de gagner jusqu'à 30.000 euros. Sur chaque billet vendu, 43 centimes seront reversés par l'État à l'Office de la biodiversité. En tout, l'organisme espère collecter 6 millions d'euros.

Ticket mission nature

© FDJ

Voilà à quoi va ressembler le ticket de jeu à gratter "Mission nature".

Quels sont les sites sélectionnés ?

Chacun des vingt sites pourra obtenir une subvention entre 50.000 et 800.000 euros. Parmi les projets sélectionnés, certains visent à restaurer des milieux naturels en voie de disparition. C'est notamment le cas des herbiers de Posidonies en Provence-Alpes Côte d'Azur et en Corse, des zones humides du Mont-Saint-Michel ou encore des tourbières des Vosges.

D'autres projets visent à aider les animaux, comme la réhabilitation des tortues d'Hermann après l'incendie du Cap Taillat en 2017, dans le Var ; la réintroduction du plus grand rapace d'Europe, le Gypaète barbu, dans les Alpes, le Massif central et les Pyrénées ou encore la protection des tortues marines du Carbet, en Martinique.

Enfin, certains projets permettront de créer de nouveaux espaces naturels, comme des zones boisées dans la région d'Auberive, dans la Haute-Marne, des haies et des mares sur la communauté de communes de Grand Lieu, en Vendée, ou encore un square arboré et fleuri à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne.

Quel est l'objectif ?

Outre le fait de récolter des fonds, le but de ce loto est de "sensibiliser le plus grand nombre à l'enjeu de la préservation de la biodiversité", a insisté Sarah El Haïry, secrétaire d'État chargée de la Biodiversité, lors de l'annonce des sites sélectionnés. D'ailleurs, chaque ticket à gratter sera composé d'un QR code pour permettre aux joueurs d'en savoir plus sur les projets subventionnés.

Pourquoi le Sénat s'était-il opposé à la mise en place de ce jeu ?

Présenté lors de l'examen du budget 2023, le loto de la biodiversité n'a pas convaincu les sénateurs. Fin 2022, le Sénat a réservé un accueil plus que mitigé à la proposition et plusieurs élus avaient demandé la suppression de l'amendement lié à la mise en place de ce loto.

Jean-François Husson, rapporteur général LR du budget, estimait par exemple que la question environnementale était "trop importante pour être laissée au jeu du hasard. C'est irresponsable." De même, la sénatrice socialiste Angèle Préville avait dénoncé un "greenwashing du jeu". L'Autorité nationale des Jeux s'était également inquiétée des risques "d'addictions pour les jeunes".

Malgré la réticence des sénateurs, la proposition était passée après l'utilisation du 49.3 par Elisabeth Borne, en même temps que la loi de finance 2023.