«On doit évacuer» : après le passage de la dépression Ivo, les habitants de Redon font face à des crues historiques
Sandrine Prioul
La dépression Ivo ravage l'ouest de la France. Ce mercredi, l'alerte rouge aux crues a été maintenue en Ille-et-Vilaine, en Loire-Atlantique et dans le Morbihan. À Redon, en Ille-et-Vilaine, les habitants doivent affronter les rafales et les crues historiques. Les paysages ne ressemblent plus à rien.
Après Eowyn et Herminia, c'est la dépression Ivo qui balaye désormais l'ouest de la France. Entre de fortes pluies et des vents forts, l'alerte rouge aux crues a été maintenue en Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique et dans le Morbihan. Le ministre délégué à l'Intérieur, Nicolas Daragon, a enclenché la procédure accélérée de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle. À Redon, en Ille-et-Vilaine, les habitants anticipent leur évacuation alors que les paysages sont méconnaissables.
Des paysages défigurés
La tempête va jusqu'à défigurer les paysages. Entre la pluie, rengaine et incessante, les rafales entêtantes et ses crues historiques, les paysages deviennent improbables. Des axes routiers majeurs, récemment surélevés, sont déjà entravés par des torrents d'eau.
Du jamais-vu pour Michel qui regarde l'eau monter inexorablement. "Sur trois kilomètres, on a toutes les eaux qui se déversent vers un point central. Là, on attend de voir où ça a commencé et où ça s'arrête. On ne voit plus rien, le paysage est complètement transformé."
Des barrages gonflables ont été disposés tout le long du port pour protéger le centre de Redon. Utile, mais pas suffisant. Beaucoup d'habitants partent à la hâte.
"On doit évacuer. On ne pourra plus sortir après, il y aura des coupures d'électricité", assure une habitante. "C'est arrivé ce matin. C'est monté jusqu'à la porte", témoigne une deuxième Redonnaise. "Les escaliers vont être inondés au fur et à mesure. J'ai fait mes valises et on va essayer de partir. Les routes ont l'air barrées un peu partout", raconte une autre habitante.
Plus d'électricité ou d'eau potable : 600, voire 1000 personnes supplémentaires auront dû quitter leur logement ce mercredi à Redon. Les autorités jugent la situation à venir très grave, probablement plus grave encore qu'en 1936.