De nouveaux records de chaleur en Espagne et dans le sud de la France… Le mois de janvier 2024 restera en mémoire pour sa douceur exceptionnelle et devient le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré depuis le début des mesures. Un triste record sur la lignée de l’année 2023, qui s’offre la première place de l’année la plus chaude jamais relevée sur Terre. Pire, pour la première fois, la température moyenne mondiale enregistrée sur une période de 12 mois, a franchi la barre des +1,5°C.
Dans le détail, sur la période entre février 2023 et janvier 2024, la température moyenne de la surface de la terre était de 1,52°C supérieure à la période 1850-1900, selon les données l'observatoire européen Copernicus. Mais alors, cela signifie-t-il que l’objectif de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C au-dessus des températures de l’ère préindustrielle est inatteignable ?
La barre de l'accord de Paris pas encore franchi
Interrogé sur la question, Richard Betts, directeur des études sur les impacts climatiques à l'office national de météorologie britannique, se veut rassurant et estime que la mesure phare de l’accord de Paris signée en 2015, est encore d'actualité. "Néanmoins, il s'agit d'un nouveau rappel des profonds changements que nous avons déjà apportés à notre climat mondial et auxquels nous devons maintenant nous adapter", a-t-il ajouté.
"La limite de +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle dans les accords de Paris doit se comprendre au sens climatique du terme. C'est-à-dire qu'il s'agit de températures moyennées sur 10 ans, 20 ans, 30 ans", souligne à Europe 1, Françoise Vimeux, climatologue à l'Institut de recherche pour le développement. "Or là, ce n'est pas du tout le cas".
Inverser rapidement la courbe des émissions de gaz à effet de serre
Mais la climatologue souligne que l'objectif de l'accord signé en 2015 sera dépassé selon les projections basées sur les engagements des pays "au début de la décennie 2030-2040. Le dépassement sera acté quand, deux années sur trois, la température moyenne de l'année considérée dépassera +1,5 degré". Les scientifiques appellent désormais rapidement à décroitre la courbe des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. "Sur le papier, l'objectif de +1,5°C est toujours atteignable. On sait ce qu'il faut faire (pour y arriver ndlr). Il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2019, de 43% en 2030, de 69% en 2040 et de 84% en 2050. En clair, il faut viser la neutralité carbone d'ici le milieu du siècle, à un niveau global".