Quel avenir pour les orques du Marineland d'Antibes en cas de fermeture du parc ?
Le parc aquatique Marineland d'Antibes (Alpes-Maritimes) projette une fermeture définitive pour le 5 janvier 2025, laissant planer le doute sur le sort de ses 4.000 animaux et notamment de ses deux orques, nées en captivité. Le dernier zoo français à détenir ce type de cétacé envisagerait de les transférer dans un parc à Kobe, au Japon.
Clap de fin. Le parc aquatique Marineland d'Antibes (Alpes-Maritimes), qui se présente comme le premier zoo marin d'Europe, a annoncé qu'il envisageait de "fermer définitivement ses portes à compter du 5 janvier 2025". Installé sur la Côte d'Azur depuis 1970, Marineland a suscité la polémique ces derniers mois en envisageant le transfert de ses deux dernières orques dans un parc japonais, au grand dam des défenseurs des animaux et de la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, qui s'y était opposée fin novembre.
"Il y a des parcs qui aujourd'hui sont en capacité d'accueillir des orques", comme "en Espagne", mais "au Japon, il n'y a pas de réglementation aussi poussée sur le bien-être animal", avait-elle expliqué. Deux des quatre orques que le parc Marineland détenait jusqu'à l'an dernier sont mortes récemment, l'une de septicémie et l'autre après l'ingestion d'un corps étranger . Les deux orques survivantes, Wikie et son fils Keijo, sont toutes deux nées en captivité dans ce parc d'Antibes, la première en 2001 et la seconde en 2013. Que vont-elles devenir ?
"Ils doivent assumer leurs animaux et ne pas les jeter à la poubelle comme de vieilles choses !"
Selon Marineland, ce projet de fermeture du parc est "totalement décorrélé" de l'affaire du transfert des orques, qui doit faire l'objet d'une décision de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence jeudi. En début d'année, l'association de défense des animaux One Voice avait obtenu du tribunal de Grasse que les orques ne puissent pas être transférées tant qu'une expertise judiciaire ordonnée en 2023 pour connaître leurs conditions de vie n'était pas terminée. Marineland avait fait appel. "La coïncidence est quand même troublante, alors que le juge doit rendre demain sa décision sur le départ des orques ou pas", a déclaré à l'AFP la présidente de One Voice, Muriel Arnal.
"Que Marineland ferme ou pas, ils doivent assumer leurs animaux et ne pas les jeter à la poubelle comme de vieilles choses !", s'insurge-t-elle, rappelant que Keijo, 11 ans, et sa mère Wikie, 23 ans, "ont 60 ans d'espérance de vie devant eux !".
Les spectacles de cétacés interdits en France à partir de décembre 2026
Dans son communiqué, Marineland se dit "contraint d'envisager de se séparer des animaux avant la mise en œuvre de la loi" de 2021 contre la maltraitance animale qui interdira les spectacles de cétacés en France à partir de décembre 2026 et limitera les possibilités de maintenir les orques en captivité. Or, "90% des visiteurs choisissent de venir à Marineland pour admirer les représentations d'orques et de dauphins", affirme le parc, qui fait aussi état de "graves difficultés économiques" en raison d'une chute continue de la fréquentation, passée en dix ans de 1,2 million à 425.000 visiteurs par an.
Dauphins, otaries, tortues aussi concernées
Que deviendront les 4.000 animaux de 150 espèces différentes (orques, dauphins, otaries, tortues et nombreux poissons) majoritairement nés en captivité ? Le plus grand parc marin d'Europe se donne comme "objectifs prioritaires" de "relocaliser l'ensemble de ses animaux dans les meilleures structures existantes à ce jour" et de "négocier dans les prochaines semaines avec les partenaires sociaux les conséquences sociales de ce projet de fermeture". Concernant spécifiquement les cétacés, le parc aquatique se dit "en lien étroit avec les autorités compétentes pour identifier les meilleures solutions" pour les accueillir "avec comme seule priorité le bien-être des animaux".
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Fin novembre, Agnès Pannier-Runacher avait évoqué la possibilité que les orques soient transférées dans des parcs respectant "la réglementation européenne", comme celui de Tenerife, dans l'archipel espagnol des Canaries. Une solution rejetée par One Voice, dont la présidente affirme que "le parc en Espagne, c'est pareil qu'au Japon", avec "de tout petits bassins où les orques se battent". Seule solution envisagée par l'association de défense des animaux : le sanctuaire. La présidente, Muriel Arnal, plaide pour que les deux orques d'Antibes trouvent refuge dans un sanctuaire en Nouvelle-Écosse, au Canada.