Accident de car de Puisseguin : 9 ans après, les victimes veulent que l'enquête aille «plus loin»

© MEHDI FEDOUACH / AFP
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avec AFP
La présidente du collectif de victimes de l'accident de car de Puisseguin a estimé que l'enquête doit "aller plus loin" pour établir les responsabilités de l'incendie du véhicule. Le 23 octobre 2015 près de Puisseguin, à l'est de Bordeaux, un semi-remorque a percuté un car de retraités en excursion venant en sens inverse. On compte 33 morts dans le car, et deux dans le camion.

L'enquête sur l'accident de car de Puisseguin, en Gironde, qui avait fait 43 morts en 2015, doit "aller plus loin" pour établir les responsabilités de l'incendie du véhicule, notamment du côté du constructeur Daimler Buses, a déclaré lundi la présidente du collectif de victimes.

 

Un réservoir additionnel sur le camion en question

Neuf ans après cette collision entre un autocar de retraités et un poids lourd, les derniers mois n'ont pas donné lieu à de nouvelles mises en examen. Les quatre premières, prononcées en novembre 2023, visaient la société de transport ayant affrété le camion, le garage à l'origine d'une modification du poids lourd avec la pose d'un réservoir de carburant additionnel, et leurs représentants légaux respectifs.

Seules deux personnes, depuis, ont été placées sous le statut intermédiaire de témoin assisté dans cette enquête pour homicide involontaire "par manquement à une obligation de prudence ou de sécurité" : le commercial du garage ainsi que le responsable du développement et des essais du groupe allemand Daimler Buses, a appris l'AFP de sources proches du dossier.

"Je suis très en colère vis-à-vis du garage qui annonce qu'il a fait (cette modification de réservoir) pour la première fois de sa vie et qui n'a pas pris plus de précautions", a déclaré à l'AFP Danièle Gauvin, présidente du collectif des victimes. Même agacement concernant le constructeur du bus EvoBus, devenu Daimler Buses : son responsable du développement a assuré avoir respecté les normes, notamment sur la question d'essais optionnels sur les collisions frontales, tout en déclarant devant le juge ne pas savoir "exactement quels matériaux sont plus ou moins anti-incendie".

"J'espère que les responsables vont être véritablement identifiés et entendus"

"J'espère qu'on va aller plus loin, que (les juges d'instruction) vont creuser parce que c'est bien gentil d'avoir des réponses laconiques - je pense particulièrement aux Allemands. J'espère que les responsables vont être véritablement identifiés et entendus", a-t-elle ajouté. L'instruction sur cet accident de la route, le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune en 1982 (53 morts), a été rouverte en mars 2023, après un non-lieu rendu en 2021.

Le drame s'était noué au matin du 23 octobre 2015 près de Puisseguin, à l'est de Bordeaux, quand un semi-remorque avait percuté un car de retraités en excursion venant en sens inverse. Prises au piège des flammes et des fumées toxiques, 41 personnes à bord étaient mortes. Huit en avaient réchappé. Le chauffeur du camion et son fils âgé de trois ans étaient décédés dans l'accident.