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Frédéric Michel, édité par Alexandre Dalifard / Crédit photo : AFP
Le 29 juin dernier, un jeune garçon ukrainien de 5 ans a été fauché mortellement sur un passage piéton par une trottinette sur la promenade des Anglais à Nice. Face à cela, le tribunal correctionnel de Nice vient d'ordonner l'affichage de la condamnation du conducteur. Un message fort pour se souvenir et pour prévenir.

Une mesure très rare. Le tribunal correctionnel de Nice vient d'ordonner l'affichage de la condamnation d'un conducteur de trottinette sur la promenade des Anglais. Le 29 juin dernier, un garçonnet ukrainien de 5 ans avait été fauché mortellement sur un passage piéton. L'auteur de l'accident a écopé de trois ans de prison, dont deux avec sursis. Afficher la condamnation est donc un message fort pour se souvenir et pour prévenir aussi.

"Une vertu pédagogique"

À l'endroit du drame, sur la promenade des Anglais, ils sont nombreux à se souvenir de l'accident et à juger cet affichage utile. "Si nous, en tant que piéton, on ne faisait pas attention, ce serait tous les jours qu'il y aurait des accidents. Que ce soit en trottinette ou en vélo, ils ne s'arrêtent pas sur les passages piétons", déplore une piétonne au micro d'Europe 1. "Oui, ça peut sensibiliser, bien évidemment. Dès que vous avez des condamnations, il faut les mettre comme à l'époque du Western 'wanted'. Mais bon, après, tout le monde doit faire attention. Des fois, je vois des coureurs prendre la piste cyclable ou des gens qui traversent sans regarder", détaille un Niçois. Cette initiative semble plaire aux habitants, dépassés par le flux de trottinettes. "Ce n'est pas inutile puisqu'on voit des trottinettes assez souvent dans tous les sens", se plaint un second piéton.

Requérir cette peine était une évidence pour Sandra Verbrugghen, la vice-procureure de Nice en charge du dossier. "Cette peine d'affichage a une vertu pédagogique. L'idée est de faire évoluer les consciences, faire prendre conscience aux gens qu'en roulant vite, ils sont susceptibles d'exposer les autres à des blessures graves, voire à la mort, comme ça a malheureusement été le cas dans cette affaire", explique-t-elle au micro d'Europe 1. Cette mesure vise à toucher un large public. "On parle souvent de sanctions, d'amendes, mais le vrai risque, c'est l'accident. C'est d'être responsable d'un accident. La trottinette, si vous faites une chute, si vous heurtez le trottoir, les accidents peuvent être fatals", signale Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la sécurité routière. 

Et dans la vie de tous, il faut que cet affichage soit grand pour rendre la mesure efficace.