La chambre de l'instruction de Paris a étudié mardi les recours formés par deux ex-compagnes de Moha La Squale (Mohamed Bellahmed pour l'état-civil) contre l'ordonnance du 14 mars renvoyant l'artiste, pour violences par conjoint ou séquestration commises sur six femmes entre 2017 et 2021.
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L'ordonnance avait en revanche prononcé un non-lieu pour les accusations de viol et d'agression sexuelle dont cet homme de 29 ans, en détention provisoire, faisait l'objet de la part de deux d'entre elles. Deux des ex-compagnes avaient fait appel de l'ordonnance, demandant l'une que Moha la Squale soit également jugé pour tentative de meurtre, l'autre qu'il soit jugé pour agression sexuelle.
"Faits de violence de nature sexuelle"
L'avocat de cette dernière, Me Fabien Guilbaud, a indiqué à l'AFP avant l'audience que sa cliente "a dénoncé ces faits depuis sa première plainte et les a confirmés au cours de quatre auditions de manière très précise". "Il est important que sa parole soit également entendue pour ces faits de violences de nature sexuelle", a-t-il ajouté. Selon les sources proches, l'autre ancienne compagne demandait que des faits considérés par l'instruction comme des violences soient requalifiés en tentative de meurtre.
Sollicitée, l'avocate de Moha La Squale, Me Elise Arfi, a indiqué à l'AFP qu'elle avait plaidé la confirmation de l'ordonnance de renvoi. Le parquet général près la cour d'appel de Paris a de son côté requis, d'après les sources proches du dossier, que Moha La Squale soit bien jugé, outre les violences physiques, pour agression sexuelle, comme le souhaite la première des appelantes. Le ministère public a toutefois prôné l'irrecevabilité du recours de la seconde sur la tentative de meurtre.
Non-lieu après une accusation de viol en 2022
En juin 2021, le rappeur avait d'abord été mis en examen pour une agression sexuelle et des violences sur d'ex-compagnes. En juillet 2022, il avait aussi été mis en examen pour viol. Mais en "l'absence d'élément matériel venant étayer" cette dernière accusation, la juge d'instruction a décidé de rendre un non-lieu sur ce volet.
Dans son ordonnance, elle retenait en revanche contre Mohamed Bellahmed "des violences psychologiques caractérisées à l'encontre de ses compagnes", accompagnées parfois de "passages à l'acte physiques" avec "gifles, tirage de cheveux, étranglements ou encore étouffements avec un oreiller". L'intéressé, révélé en 2018 avec le succès de son premier album "Bendero" et ses clips aux millions de vues, s'était défendu sur le réseau social X contre ce qu'il qualifie de "complot", assurant n'avoir "jamais au grand JAMAIS levé la main sur une femme".