Le rappeur Booba, visé par une enquête pour cyberharcèlement et harcèlement moral au préjudice de Gims et de sa compagne, réfute "toute accusation" et s'inquiète pour "la libre expression artistique", ont indiqué jeudi ses avocats, sollicités par l'AFP. "On découvre l'existence de cette procédure dans la presse", ont réagi Mes Gilles Vercken et Marie Roumiantseva. "Booba réfute toute accusation de harcèlement et réserve ses explications à la justice", ont-ils assuré.
Des attaques dans un morceau
"On remarque qu'une partie des faits dénoncés portent sur son titre 'Dolce Camara', qui relève de la libre expression artistique de Booba", ont-ils souligné. "Il serait inquiétant pour l'avenir de l'État de droit que des créations artistiques puissent faire l'objet de poursuites pénales, de surcroît du chef de harcèlement moral", ont-ils prévenu. La figure du hip hop Gims et sa compagne surnommée Demdem ont déposé plainte pour harcèlement moral et cyberharcèlement, accusant Booba de "s'attaquer" à eux "depuis six ans", "encouragé" par "un nombre absolument impressionnant de ses admirateurs", créant "une situation effroyable de cyberharcèlement".
Leur plainte a donné lieu à l'ouverture d'une enquête, confiée mardi à la la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP). D'après les plaignants, citant de nombreuses publications sur les réseaux sociaux, il y a des attaques contre le "physique" de Gims, Booba relayant des photos de l'intéressé sans ses lunettes qu'il porte constamment. Dans un autre message, Booba aurait écrit "Tu ressemble (sic) à une croquette pour chat sale sorcier".
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"Dolce Camara", "point culminant" du harcèlement selon la plainte
"Dolce Camara", l'un des derniers morceaux de Booba, serait d'après la plainte le "point culminant" du harcèlement. Dans ce morceau chanté avec SDM, Booba dit notamment : "On les aime fraîches, bien michtos (ndlr : en argot, une femme qui serait attirée par l'argent), qui savent accueillir comme Demdem". Dans un entretien au Parisien publié dimanche, Booba salue le succès de ce "morceau de pur rap (...) avec un règlement de compte où j'attaque la femme de Gims, qui a insulté ma fille".
Booba est déjà mis en examen pour cyberharcèlement dans une autre procédure, au préjudice de Magali Berdah, ancienne papesse des influenceurs. Là aussi, il réfute les accusations.