Faut-il réformer la justice en France ? Mardi, trois jours après l'attaque au couteau qui a coûté la vie à un jeune homme de 16 ans et blessé 17 personnes à Crépol, une commune de la Drôme, neuf personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Ce mercredi, le président du groupe Les Républicains au Sénat est l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Sonia Mabrouk, Bruno Retailleau parle "d'un raid sanglant de la France ensauvagée dans la France tranquille" et appelle à une "révolution judiciaire".
Un laxisme judiciaire
"Quand vous venez armés jusqu'aux dents, avec des couteaux de cuisine acérés, que vous entourez un lieu de fête, c'est quoi ? Ce n'est pas un fait divers, ça dit quelque chose. Et le problème, c'est que beaucoup trop de politiques aujourd'hui veulent faire l'autruche", déplore le président du groupe LR au Sénat. Pour lui, ces derniers dégradent des événements qui ont une signification politique au rang de faits divers. "Parce que le propre d'un fait divers, c'est que ça n'a pas de sens. Et bien si, tout prend sens. Et le propre de l'homme politique, c'est de donner du sens pour pouvoir, en posant le bon diagnostic, avoir les bons remèdes", insiste Bruno Retailleau au micro de Sonia Mabrouk.
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Face à cela, le politicien demande d'arrêter le "laxisme judiciaire". "Moi, j'appelle depuis longtemps à une révolution judiciaire. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'on a une justice des mineurs qui n'est plus du tout adaptée à la violence des mineurs", souligne-t-il. Selon lui, il faudrait des courtes peines, des peines minimales, abaisser la majorité pénale à 16 ans ou l'excuse de minorité à 14 ans. "Si on ne se dote pas de ces armes-là, on est fichu", alerte Bruno Retailleau.
Selon le président du groupe LR au Sénat, "les hommes politiques en France, et notamment ce gouvernement, se laissent aller au laxisme judiciaire". Le politicien prend l'exemple de Nantes, il y a quelques mois, où un policier a été traîné par une voiture après un refus d'obtempérer. Au volant, se trouvait un mineur qui n'a écopé que de 35 heures de travail d'intérêt général. "Donc, on laisse les mineurs monter, si j'ose dire, dans l'échelle des délits, jusqu'à parfois des crimes. Je pense que, au contraire, il faut des punitions immédiates, dès le premier délit", conclut-il.