Voilà bientôt dix jours qu'il est en prison. L'inquiétude grandit sur le sort de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté par les autorités algériennes le 16 novembre dernier. Selon les informations d'Europe 1, il serait en détention provisoire à la prison de Koléa dans l'attente de son procès. Silence radio de la part du régime algérien, qui ne communique pas sur sa détention. Que risque l'écrivain ? On fait le point.
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Vers la peine maximale ?
Sur le papier, Boualem Sansal risque la peine maximale, autrement dit la peine de mort prévue par la loi algérienne. Cependant, il y a à ce sujet un moratoire dans le pays. Ces peines sont donc systématiquement transformées en peine de réclusion criminelle à perpétuité. Parmi les charges qui pourraient être retenues contre Boualem Sansal, figurent ses propos dans le média Frontières, où il accuse l'Algérie d'avoir créé le Front Polisario pour déstabiliser le Maroc.
Une "ligne rouge" pour Alger qui pourrait le condamner pour "atteinte à l'intégrité nationale", en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien. Ce qui pourrait amener la justice algérienne à considérer l'écrivain comme un terroriste. Mais au-delà des poursuites judiciaires, c'est son état de santé qui inquiète ses proches. Boualem Sansal est âgé de 75 ans. Supportera-t-il les conditions de détention ? Le régime est régulièrement accusé par la société civile et les ONG de pratiquer la torture derrière les barreaux.
"Un procès équitable"
"Ce que je sais aujourd'hui, enfin ce que je crois savoir d'après les informations qui m'ont été transmises, c'est qu'il sera présenté au parquet cet après-midi", a expliqué ce lundi François Zimeray, l'avocat de l'écrivain chez nos confrères de RTL. "Il verra un procureur aujourd'hui", a ajouté l'avocat, précisant toutefois n'avoir "aucune nouvelle précise" sur l'état ou les conditions de détention de l'écrivain de 75 ans.
"Jusqu'à présent, il n'a pas eu accès à une défense. Un avocat devrait lui être désigné par le bâtonnier d'Alger avec qui je me suis entretenu hier", a poursuivi Me Zimeray, estimant "très important qu'il soit défendu par un avocat algérien, et si possible un avocat de son choix", et appelant à un "procès équitable".