Trois gardiens de la paix vont être jugés, ce mardi, devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis pour l'interpellation violente, en 2017, à Aulnay-sous-Bois, de Théo Luhaka, un jeune homme de 28 ans. Les faits remontent au 2 février, Théo est contrôlé par trois policiers d’Aulnay-sous-Bois, et rapidement le ton monte, l’interpellation du jeune homme, alors âgé de 22 ans, est violente. Un des policiers perfore la zone rectale de la victime avec sa matraque.
>> À ÉCOUTER - Procès des policiers dans l'affaire Théo : «L'enjeu c'est la légitimité et la proportionnalité du geste», estime Thibault de Montbrial
"La zone visée ne l’était pas"
Le viol est d’abord retenu contre les policiers, des faits requalifiés au fil de l’enquête, ils comparaissent finalement pour violences aggravées. Un soulagement pour maître Louis Cailliez, avocat d’un des policiers. Pour lui, les faits sont survenus à cause de la résistance de Théo Luhaka. "Nous ce qu’on estime, c'est que oui le coup est volontaire, il a volontairement porté un coup pour le maîtriser et permettre le menottage. Mais non, la zone visée ne l’était pas, c’est dramatique", a rapporté Louis Cailliez.
Cet épisode avait suscité de nombreuses réactions dans l’opinion publique. Mais pour maître Antoine Vey, avocat de Théo Luhaka, ce procès ne doit pas incriminer tous les policiers. "Faire le procès de la police française n’est pas l’enjeu de ce procès, mais il faut que la police française puisse sortir de ses rangs des gens qui n’ont pas un comportement exemplaire et républicain", a précisé l'avocat de Théo Luhaka. Pour les faits qui lui sont reprochés, le principal accusé encourt jusqu’à 15 ans de prison. Les deux autres jusqu’à sept ans.