Sidération, tristesse et inquiétude. À Grenoble, l'émotion est toujours immense après la mort de Lilian Dejean. Cet agent municipal de 49 ans a été tué dimanche par balle en pleine rue, alors qu'il venait d'assister à un accident de la circulation. Il a essayé de retenir l'auteur de la collision, ivre, qui tentait de s'enfuir quand celui-ci lui a tiré en plein thorax à deux reprises. Lilian Dejean avait deux enfants et était très apprécié dans la ville. Ce lundi matin, ses collègues se sont rassemblés en nombre, entre peine et colère.
Un rassemblement pour lui rendre hommage
Les deux sentiments cohabitent chez les collègues de l'agent municipal qui marchaient en direction de la mairie de Grenoble. Lilian Dejean était un homme très apprécié pour son professionnalisme et son dévouement. Son ami Romain ne se remet pas de cette mort brutale.
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"Je suis anéanti. Je suis sous le choc. Je n'y crois pas. J'étais tout le temps avec lui, tout le temps. Il m'a tout appris. C'est un grand frère pour moi. C'était quelqu'un qui aimait aider les gens. Il a voulu aider. Pour moi, je pense qu'il est mort en héros", s'attriste son collègue.
"Ce n'est pas une balle perdue"
Des agents de la propreté urbaine seront lundi en début d'après midi à l'Hôtel de Ville pour rendre hommage à leur collègue. Des agents comme Virgile ou encore Ela, très amer sur la façon dont ils sont traités par la mairie de Grenoble.
"On est écœuré. Il s'est fait tirer dessus comme un chien. Aujourd'hui, on en est là. La municipalité, il faut qu'elle reprenne en main notre service. Pour moi, on est laissé à l'abandon. Même avant, en deux ans. Il y a plein d'histoires. On travaille dans des quartiers difficiles", explique Virgile.
Son collègue rétorque : "Hier, le maire a dit : 'C'est une balle perdue'. Ce n'est pas une balle perdue. Il faut arrêter avec ça. Il va rendre service et il se fait tirer." L'autre reproche émane du syndicat policier Alliance qui fustige le refus de la mairie de Grenoble d'augmenter les effectifs des policiers municipaux, mais également son refus depuis des années de les armer.