Agression sexuelle : un ex-député macroniste condamné à 15 mois avec sursis

Pierre Cabaré
L'ex-député de la majorité présidentielle en Haute-Garonne, Pierre Cabaré, a été condamné mardi à Montauban à 15 mois de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité pour agression et harcèlement sexuels sur son ancienne suppléante. © Matthieu RONDEL / AFP
  • Copié
avec AFP // Crédits photo : Matthieu RONDEL / AFP
Pierre Cabaré, ex-député de la majorité présidentielle en Haute-Garonne, a été condamné mardi à Montauban à 15 mois de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité pour agression et harcèlement sexuels sur son ancienne suppléante.

L'ex-député de la majorité présidentielle en Haute-Garonne, Pierre Cabaré, a été condamné mardi à Montauban à 15 mois de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité pour agression et harcèlement sexuels sur son ancienne suppléante. Le tribunal correctionnel a été au-delà des réquisitions du procureur, qui avait demandé une peine de 12 mois avec sursis, lors du procès le 28 mai dernier.

 

"Climat propice aux dérapages"

Il a également ordonné son inscription au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais) et condamné Pierre Cabaré à verser 5.000 euros pour les frais de justice et 10.000 euros d'amende. L'ancien parlementaire de 66 ans, élu en 2017, avait été vice-président de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale jusqu'en 2019. Il était notamment accusé par son ancienne suppléante et collaboratrice parlementaire, 44 ans, d'avoir tenu de nombreux propos sexistes et d'avoir à plusieurs reprises caressé ses fesses entre 2017 et 2019.

Durant l'audience, la présidente avait évoqué un "climat propice aux dérapages" et "un portrait particulièrement négatif décrit par cinq collaborateurs" de Pierre Cabaré, avant de mentionner une photo de l'élu portant "une chapka et agitant une queue en fourrure sortant par la braguette". 

"Aucune connotation sexuelle", avait assuré Pierre Cabaré, le sexagénaire qui est prothésiste dentaire, expliquant être désormais en retrait de la politique, investi dans le monde associatif et s'occuper de ses petits-enfants. À la barre, son ancienne suppléante avait témoigné "des propos très humiliants" de Pierre Cabaré. "Tout était sexualisé en permanence", avait-elle ajouté, évoquant également sa carrière politique, "écroulée" depuis la dénonciation des agissements du prévenu en 2019.

En mai 2019, cinq personnes avaient envoyé un courrier d'alerte au président du groupe majoritaire Gilles Le Gendre, au président de l'Assemblée Richard Ferrand, ainsi qu'au délégué général de LREM Stanislas Guerini, où étaient évoqués des "agissements inacceptables et répétés" du député depuis le début de son mandat. Une lettre "extrêmement politique. Au seul but de m'exclure du groupe", avait estimé Pierre Cabaré, qui avait tenu "à s'excuser que (son) comportement ait été mal interprété".