"Jusqu'à 7.000 soldats de la force Sentinelle" vont être déployés sur le territoire, a annoncé l'Élysée samedi au lendemain du meurtre d'un enseignant poignardé à mort devant un collège-lycée d'Arras par un jeune homme fiché pour radicalisation.
La France passe en alerte "urgence attentat"
À l'occasion de la réunion de sécurité qui s'est tenu à l'Élysée vendredi autour d'Emmanuel Macron après l'attaque d'Arras, "le président de la République a décidé que nous allions mobiliser jusqu'à 7.000 soldats de la force Sentinelle, qui seront déployés d'ici à lundi soir et jusqu'à nouvel ordre", a indiqué la présidence, confirmant une information de RTL. Sur fond de crainte d'importation du conflit entre Israël et le Hamas, la France est passée vendredi en alerte "urgence attentat", le niveau le plus élevé du dispositif Vigipirate qui permet la mobilisation exceptionnelle de moyens dans un temps limité.
Invité du 20 heures de TF1 vendredi soir, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a évoqué "une atmosphère extrêmement négative" en France, faisant le lien "entre ce qui s'est passé, sans doute, dans le Proche-Orient et le passage à l'acte" de l'assaillant d'Arras.
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Le bulletin Vigipirate, dont l'AFP a obtenu une copie, souligne que le renforcement du niveau de sécurité intervient "dans une période de forte exposition" avec la Coupe du monde de rugby, les événements au Proche-Orient "qui s'ajoutent à une situation géopolitique internationale déjà fortement dégradée".
L'attaque d'Arras intervient aussi alors que sera commémoré lundi l'assassinat de Samuel Paty, enseignant d'histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020 pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d'expression. L'opération Sentinelle avait été déployée pour la première fois en 2015 par François Hollande, après les attentats visant Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher.
L'assaillant d'Arras avait été interpellé jeudi
L'assaillant d'Arras, Mohammed Mogouchkov faisait l'objet d'un suivi récent de la part de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Il avait été interpellé jeudi "pour vérifier s'il n'avait pas d'arme sur lui", contrôler son téléphone et ses messageries cryptées, avant d'être relâché, selon Gérald Darmanin.
La droite a exhorté le gouvernement à instaurer "l'État d'urgence", tandis que l'extrême droite a pointé des "failles" et appelé à la démission du ministre de l'Intérieur.