Deux jours après l'attaque au couteau à Arras, dans laquelle un professeur de français a été tué et trois autres personnes blessées, le terroriste Mohammed Mogouchkov est toujours en garde à vue. Mais où est en l'enquête ? L'homme de 20 ans, fiché S pour radicalisation, reste totalement muet face aux enquêteurs. "Il est clairement entraîné pour résister à nos méthodes d'interrogation", confie une source proche du dossier.
Onze personnes en garde à vue
Mohammed Mogouchkov est en garde à vue depuis près de 48 heures, il est toujours entre les mains de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), mais il n'est pas le seul. Onze personnes sont placées en garde à vue, dont les deux frères, la mère, la sœur et l'oncle de Mohammed Mogouchkov. Les enquêteurs se penchent principalement sur le cercle familial du terroriste avec cette question en filigrane : a-t-il été influencé ?
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Certains membres de sa famille sont bien connus des services de renseignement. C'est le cas de son grand frère, fiché S et condamné pour un projet d'attentat avorté contre l'Élysée. Le père de la fratrie est également dans le viseur des enquêteurs. Selon plusieurs sources, le père du terroriste, également fiché S, serait revenu en France en 2019, après avoir été expulsé du territoire l'année précédente. Une information que le parquet national antiterroriste, contacté par Europe 1, a refusé de confirmer ou de démentir pour ne pas perturber les investigations. Il aurait encore une influence rigoriste forte sur son fils.
Le profil de Maxime C. intéresse beaucoup les enquêteurs.
Dans cet entourage, parmi les garder à vue, un autre profil inquiète. Celui de Maxime C : âgé de 32 ans, converti à l'Islam dès l'adolescence, il se radicalise en prison où il est incarcéré dans l'Allier pour terrorisme. Il purge actuellement une peine pour avoir encouragé plusieurs codétenus à commettre des attentats en prison contre des gardiens, mais aussi à l'extérieur.
Celui qui se fait appeler Hamza Bilal est soupçonné d'être le mentor religieux de Mohammed Mogouchkov. La DGSI le soupçonne donc de l'avoir encouragé à passer à l'acte. Et selon les informations d'Europe 1, mis en contact par l'aîné de la fratrie, les deux hommes échangeaient par téléphone depuis plusieurs mois. Des messages qu'ils auraient entretenus jusque dans les toutes dernières heures avant l'attentat.