Prisons : la crainte d’être pris pour cible gagne les surveillants du Nord
Les gardiens de prison du Nord, pour l'instant épargnés par les attaques contre les prisons, n'en demeurent pas moins inquiets. Les syndicats parlent d’un climat anxiogène, voire d’un climat de peur, à tel point que certains surveillants envisagent de s'armer, de passer un permis de port d'arme ou de chasse. Ils restent sur leur garde lors de leur service.
"Certains agents nous ont alerté sur le fait qu’ils aimeraient pouvoir rentrer chez eux plus en sécurité et qu'ils aimeraient s’armer." Guillaume Pottier, secrétaire général de l'UFAP-UNSA Justice des Hauts-de-France, évoque la crainte croissante des surveillants pénitentiaires, face aux attaques et menaces qui frappent désormais toute la France.
"Ils nous en parlent de plus en plus. Je ne sais pas s'ils sont prêts à sauter le pas, mais ils nous parlent en tout cas alors qu'avant pas du tout. Que beaucoup veulent les armes et qu'on voit le prix d'une arme et le prix du permis, etc. Ça, ce n'est pas donné tout ça", constate le syndicaliste.
Des changements de comportement chez les agents
Mais cela montre la "peur" qui règne chez les surveillants selon lui. Les comportements des agents changent et évoluent.
"C'est vrai qu'il y a des personnels quand ils rentrent chez eux, ils jettent un peu plus souvent un coup d'œil dans le rétroviseur voir s'il n'y a personne derrière eux. Ils sont inquiets pour leurs proches, mais pour, eux aussi, forcément, c'est logique, ça va de pair", déplore Guillaume Pottier.
Il insiste également sur la nécessité d’envisager l’anonymisation des personnels, comme remplacer le nom par un matricule. Cela, selon lui, rassurerait énormément les agents.