Attentat du marché de Noël de Strasbourg : Audrey Mondjehi fait appel de sa condamnation

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avec AFP // Crédit photo : Loic Venance/AFP
Reconnu coupable d'association de malfaiteurs terroristes et condamné à 30 ans de réclusion criminelle dans le cadre du procès de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg en 2018, Audrey Mondjehi fait appel de sa condamnation. Son avocat juge "nécessaire et indispensable" l'organisation d'un nouveau procès. 

Audrey Mondjehi, reconnu coupable d'association de malfaiteurs terroristes au procès de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg en 2018, condamné jeudi soir à 30 ans de réclusion criminelle, va faire appel de sa condamnation, a-t-on appris vendredi auprès de son avocat.

Une condamnation basée sur des motifs "erronés"

"La décision a été prise, appel sera interjeté", a annoncé à l'AFP Me Michaël Wacquez, confirmant une information des Dernières Nouvelles d'Alsace. "La condamnation pour association de malfaiteurs repose sur des motifs, à notre sens, erronés." "La cour d'assises considère que les liens d'Audrey Mondjehi avec Chérif Chekatt", l'auteur de l'attentat qui a fait cinq morts le 11 décembre 2018, "entraînait inéluctablement une connaissance par Audrey Mondjehi de l'état de radicalité de Chérif Chekatt et de son appartenance au groupe État islamique, ce que nous contestons", a-t-il ajouté.

Me Wacquez a également souligné que la cour avait prononcé la peine requise par le parquet national antiterroriste (Pnat), soit 30 ans de réclusion assortis d'une période de sûreté des deux tiers, alors que son client, âgé de 42 ans, a été acquitté de l'accusation de "complicité" d'assassinats terroristes qui pesait contre lui. "C'est complètement paradoxal", a estimé Michaël Wacquez. "Le parquet demande une condamnation pour complicité (d'assassinats) et association de malfaiteurs, un des deux chefs d'accusation tombe, et la peine est la même. C'est insensé." Il a donc jugé "nécessaire et indispensable" l'organisation d'un nouveau procès.

 

Audrey Mondjehi, de nationalité ivoirienne, a en outre été condamné à une interdiction définitive du territoire français. Dans ce procès, Christian H. et Frédéric B., poursuivis pour avoir également joué un rôle d'intermédiaires, mais de moindre importance, ont été reconnus coupables d'association de malfaiteurs de droit commun. Ils ont été condamnés respectivement à cinq ans de prison, dont six mois avec sursis, et quatre ans, dont un an avec sursis. Les deux hommes, qui comparaissaient libres, ne retourneront pas en prison, la partie ferme de leur peine étant, pour l'un, couverte par le temps passé en détention provisoire, et pour l'autre, aménagée sous bracelet électronique.

Un quatrième accusé, Stéphane B., a été acquitté, "aucune participation active" ne pouvant lui être imputée. Le cas d'un cinquième mis en cause, qui a vendu à Audrey Mondjehi et Chérif Chekatt l'arme ayant servi à la tuerie, a été disjoint en raison de son état de santé. Il pourrait donc être jugé seul, ultérieurement. Chérif Chekatt avait été abattu par les forces de l'ordre après deux jours de traque. Il avait tué cinq personnes et en avait blessé 11 autres le 11 décembre 2018 dans les rues bondées de la capitale alsacienne.