Au procès des viols de Mazan, l'audition de Jean-Pierre M., le «disciple» de Dominique Pelicot

© BENOIT PEYRUCQ / AFP
  • Copié
Stéphane Burgatt (correspondant à Avignon) / Crédit photo : BENOIT PEYRUCQ / AFP , modifié à
Jean-Pierre M., accusé d'avoir violé sa propre femme avec l'aide de Dominique Pelicot, s'est exprimé ce mercredi au procès des viols de Mazan, délivrant des explications laconiques, du bout des lèvres. Selon son avocat, cet homme était sous l'emprise du principal accusé de ce procès.

L'audition de mardi était très attendue. Au procès des viols de Mazan, Dominique Pelicot, accusée d'avoir drogué son épouse pendant près de 10 ans pour la livrer à des violeurs recrutés sur internet, a livré sa glaçante vérité tout en reconnaissant les faits. Ce mercredi, c'est au tour de Jean-Pierre M. de se présenter à la barre. Cet homme, initié par Dominique Pelicot à la soumission chimique, s'est rendu coupable de viols sur sa propre femme... avec l'aide du principal accusé dans cette affaire. 

Dominique Pelicot s'est rendu dix fois au domicile de Jean-Pierre M., mais est venu pour rien à cinq reprises puisque son disciple n'avait pas administré le bon dosage de médicaments à son épouse. Son audition de mercredi matin fut pour le moins laborieuse, en contraste total avec Dominique Pelicot, aussi bien au niveau de la carrure que de l'assurance. Il délivre des explications confuses du bout des lèvres, articule mal et se perd parfois au moment d'exprimer ses regrets ou de raconter les viols subis lors de son enfance. 

"Jean-Pierre M. est le produit de la perversion de Pelicot" 

Son avocat, maître Gontard, le présente comme un homme sous l'emprise de Dominique Pelicot. "Je suis intimement persuadé que si Jean-Pierre M. ne rencontre pas Pelicot, il continue peut-être à consulter des sites, mais il ne se passe rien. Parce que, véritablement, qui parle de femmes endormies ? Qui parle de femmes violées, en l'occurrence la sienne ? Ce n'est pas Jean-Pierre M., c'est Pelicot. Donc sans Pelicot,  Jean-Pierre M. n'existe pas. Ce n'est pas un disciple, c'est quelqu'un de faible, de lâche. Jean-Pierre M. est le produit de la perversion de Pelicot". 

Gisèle Pelicot et sa fille ont écouté les dépositions avec beaucoup d'attention, mais se sont montrées parfois agacées lors des prises de parole de Dominique Pelicot qui commence à jouer avec les nerfs des avocats en répondant à côté de leurs questions et en délivrant des réponses laconiques, voire parcellaires, d'une voix de plus en plus lasse.