Au procès Samuel Paty, le professeur assassiné vu par les siens

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Dans une salle d'audience bondée, Bernadette Paty, la mère du professeur d’histoire tué par un jeune islamiste radical, a livré vendredi un témoignage poignant et respectueux envers son fils, sans faiblir devant les huit accusés impliqués.

Dans une salle d'audience pleine à craquer, Bernadette Paty, la mère de Samuel Paty, professeur d'histoire assassiné par un jeune islamiste radical, a dressé vendredi un portrait émouvant et digne de son fils, sans trembler face aux huit accusés impliqués dans son assassinat.

Une famille unie dans la douleur

Toute menue dans l'impressionnante salle des "grands procès" du Palais de justice de Paris, Bernadette Paty, en gilet blanc torsadé, écharpe rose autour du cou, a été la première de la famille à s'exprimer. À ses côtés, son petit-fils Gabriel, 9 ans et demi, et ses filles, Mickaëlle et Gaëlle, ont trouvé force et soutien.

Bernadette Paty, 77 ans, ancienne enseignante, se souvient de Samuel comme "d'un jeune homme passionné par l'Histoire, respectueux des autres et curieux de toutes les cultures. Ce n'était pas un croyant, mais il respectait toutes les religions", souligne-t-elle.

Un assassinat injustifiable

"Perdre un enfant dans de telles conditions est insupportable et inacceptable. Perdre notre fils car il a montré des dessins nous révulse", déclare Bernadette Paty, mettant en lumière l'horreur du drame

Mickaëlle Paty, sœur de Samuel, prend la parole pour rappeler que l'assassinat de son frère ne peut être attribué à ses actes éducatifs mais bien à l'islamisme radical qui l'a visé. "C'est l'islamisme qui est en cause, pas des caricatures", insiste-t-elle.

Gaëlle Paty exprime sa colère face aux accusés qui, pour la plupart, contestent leur responsabilité. "C'est indécent", déclare-t-elle, ajoutant que Samuel serait encore en vie si l'engrenage avait été arrêté à temps. Le procès, prévu jusqu'au 20 décembre, est un moment crucial pour la famille Paty, qui cherche à obtenir "vérité et justice" pour Samuel.

Un message fort

"Jamais je n'accepterai la moindre excuse de personnes qui ne reconnaissent pas leur responsabilité. Je demande du respect et de la décence dans ce procès. J'aimerais dire aux accusés que sans vous, Samuel serait là aujourd'hui, il serait vivant. Chacun à votre niveau aurait pu arrêter cet engrenage funeste et sauver la vie d'un père, d'un frère, d'un professeur", assène-t-elle.

"Quand j'entends que la quasi totalité des accusés contestent les faits qui leur sont reprochés un seul a reconnu sa responsabilité, je suis en colère", s'est indignée Gaëlle Paty. "C'est indécent."

Le procès est prévu jusqu'au 20 décembre.