Deux policiers du commissariat des Ve et VIe arrondissements sont jugés mardi devant le tribunal correctionnel de Paris, soupçonnés d'avoir frappé un homme lors d'une garde à vue en juillet. Maxime D., 25 ans, et Matthieu D., 32 ans, comparaissent libres sous contrôle judiciaire pour "violence aggravée par deux circonstances suivie d'incapacité supérieure à huit jours". Dans la nuit du 24 au 25 juillet, un homme est arrêté pour outrage envers des gendarmes lors d'un contrôle d'identité. Il est placé en garde à vue au commissariat des Ve et VIe arrondissements de Paris.
Des images de vidéosurveillance révélatrices
Sur les images de vidéosurveillance, révélées en septembre par le quotidien Libération, on voit Maxime D. gifler le gardé à vue au visage. Ils entrent ensuite dans la salle de fouille qui ne dispose pas de caméras. C'est là que l'homme accuse le policier de l'avoir frappé, à au moins six reprises, avec sa matraque. Il en ressort avec une fracture de l'avant-bras. Les caméras filment ensuite le second policier, Matthieu D., frapper violemment l'homme à plusieurs reprises, notamment des coups de poings à la tête. Plusieurs collègues assistent à la scène, indifférents.
Maxime D. a lui-même porté plainte contre le gardé à vue, dénonçant des violences de sa part. Auditionnés, deux autres policiers présents cette nuit-là ont appuyé ce récit, avant de se rétracter. L'un d'entre eux a plaidé coupable de dénonciation calomnieuse, le 20 septembre. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis. Le second, Clément B., chef de poste le soir des faits, est sur le banc des prévenus mardi, jugé pour dénonciation calomnieuse et non-assistance à personne en danger.
D'autres affaires
Lors de cette audience, Maxime D. est également jugé pour une autre affaire remontant à juin 2022. Il est soupçonné d'avoir aspergé de gaz lacrymogène, à cinq reprises, au visage une femme qu'il devait raccompagner après un refus de prise de plainte. Maxime D. et Clément B. seront par ailleurs jugés le 20 mars 2025 dans une troisième affaire, pour violences en réunion cette fois. Le 4 mai, après une rixe devant un pub parisien, ils avaient été filmés en train de porter des coups à deux hommes qui s'étaient alors écroulés au sol, inanimés, selon une source judiciaire.