Dix ans de prison requis contre un surveillant pour viols sur un détenu à la Santé

Dix ans de prison ont été requis ce vendredi contre un surveillant pénitentiaire, accusé de viols et agressions sexuelles sur un détenu. Les faits reprochés remontent à 2022 à la prison parisienne de la Santé. L'accusé a intégralement contesté les faits qui lui sont reprochés pendant l'enquête et à l'audience.
Le parquet a requis vendredi une peine de 10 ans de prison contre un surveillant pénitentiaire de 54 ans accusé de viols et agressions sexuelles sur un détenu à la prison parisienne de la Santé en 2022.
Il a en outre requis contre l'accusé une interdiction définitive de toute fonction publique, soulignant que l'accusé, dont la culpabilité ne fait selon lui "aucun doute", porte à travers son comportement gravement atteinte à l'administration pénitentiaire et l'institution judiciaire.
L'accusé a intégralement contesté les faits qui lui sont reprochés
Dans son réquisitoire, l'avocat général s'est efforcé de démonter la thèse de la défense d'un complot ourdi par le détenu par vengeance ou pour obtenir un aménagement de peine. Cette thèse ne "colle pas avec la personnalité" du détenu, "impulsif", "intolérant à la frustration", a argué l'avocat général, soulignant la réticence du détenu à dénoncer ces faits. Il s'en était d'abord ouvert auprès d'un infirmier, puis d'un psychiatre.
L'avocat général a souligné la gravité des faits reprochés à l'accusé, répétés sur une période de plusieurs mois, dans le "double huis clos" de la prison, et du bureau du capitaine, alors chef de bâtiment, sur un détenu qui loin d'être un "caïd" était une "proie facile".
A l'époque âgé de 27 ans, le détenu purgeait un total de 30 mois pour plusieurs affaires : violences conjugales, infractions routières, violence sur mineur de moins de 15 ans et vol aggravé. Il a affirmé que le surveillant lui faisait subir des fellations dans son bureau et lui donnait du tabac.
Tout au long de l'enquête comme à l'audience, l'accusé, qui comparaît libre et a fait neuf mois de détention provisoire, a intégralement contesté les faits qui lui sont reprochés. Par le passé, le surveillant avait fait l'objet de poursuites disciplinaires en raison d'antécédents de comportements inadaptés, voire de harcèlement sexuel. Les plaidoiries de la défense sont attendues dans l'après-midi, le verdict en fin de journée.