Des bouteilles de côtes de Nuits, du Chambolle Musiny ou encore du Vosne Romanée... François est âgé de 56 ans et travaille pour plusieurs grandes maisons vitivoles dans les abords de Dijon, en Côte-d'Or. Mais le 8 février 2024, il est pris la main dans le sac. Cet employé est filmé par une caméra cachée chez son dernier employeur, la maison Bichot, en train de dissimuler quatre bouteilles de premier cru.
Menotté, François avoue tout à son domicile. Les enquêteurs découvrent son trésor caché, 6.000 bouteilles dissimulées sous ses deux terrasses, 3.000 dans sa cave et encore un millier chez sa mère. Le butin, lui, est estimé à près de 600.000 euros.
Un salarié estimé et dévoué selon un de ses employeurs
Des bouteilles et des magnums retrouvés intacts chez lui, qu'il dérobe avant que la marchandise ne soit étiquetée. Devant la barre, François assure qu'il n'en a débouché ni revendu aucune. Pas plus de 20 bouteilles volées par semaine "pour combler un vide", lui qui souffre d'"une profonde dépression", explique-t-il.
Son avocat le compare au Passe-Muraille du roman de Marcel Aymé, qui collectionne le beau sans rien détruire. Chaque mois, il retirait même de l'argent pour acheter du vin et le partager avec ses amis chasseurs. Un salarié "estimé" et "dévoué" décrit aussi l'avocate de la Maison Bichot, l'une des victimes, qui a simplement réclamé 1 euro de dédommagement. L'homme d'une cinquantaine d'années a été condamné à un an de prison avec sursis et a dû verser 10.000 euros d’amende.
Ce vol se classe parmi les plus importants du genre, à égalité avec le vol, en 2019 au domicile d’un courtier bordelais, d’une centaine de caisses de Petrus, Mouton-Rothschild, ainsi qu’un flacon de la très prestigieuse Romanée-Conti, un bourgogne qui se targue d’être le vin le plus cher au monde. Le préjudice avait été d’un demi-million d’euros.