Le polémiste d'extrême droite, Éric Zemmour, a été condamné jeudi en appel à 15.000 euros d'amende pour une virulente diatribe contre l'islam et l'immigration prononcée lors d'une réunion politique en 2019. Dénonçant un "discours de haine" dépassant "les limites admissibles de la liberté d'expression", la cour d'appel de Paris l'a reconnu coupable d'injures publiques en raison de l'origine, l'ethnie, la Nation, la race ou la religion, ainsi que de provocation à la haine raciale.
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1.000 euros de dommages et intérêts et 2.000 euros de frais de procédure
Éric Zemmour devra, par ailleurs, verser 1.000 euros de dommages et intérêts et 2.000 euros de frais de procédure à quatre associations antiracistes. Lors d'une "convention de la droite" organisée par des proches de l'ex-députée du Front national (devenu RN) Marion Maréchal le 28 septembre 2019, Éric Zemmour avait fustigé des immigrés "colonisateurs" et une "islamisation de la rue", puis décrit le voile et la djellaba comme "les uniformes d'une armée d'occupation".
Pour ces propos, Éric Zemmour avait été condamné à 10.000 euros d'amende en première instance, en septembre 2020, par le tribunal correctionnel de Paris. Mais il avait été relaxé en appel un an plus tard, au motif que les propos litigieux ne visaient pas "l'ensemble des Africains, des immigrés ou des musulmans, mais uniquement une fraction de ces groupes".
Zemmour a appelé "expressément au combat" selon la cour d'appel de Paris
Le parquet général et des associations antiracistes parties civiles avaient formé un pouvoir devant la Cour de cassation qui, en février 2023, avait ordonné un nouveau procès du président de Reconquête! devant la cour d'appel de Paris. Celle-ci a estimé jeudi que, dans ses propos marqués par l'"outrance" et le "mépris" et destinés à "engendrer la peur", Éric Zemmour avait appelé "expressément au combat" et ainsi exhorté "explicitement à la discrimination, la haine ou la violence" envers les musulmans.
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Pour Samuel Thomas, le président de l'association La Maison des potes, partie civile, cette condamnation est une "belle victoire", même si Éric Zemmour n'a pas été condamné à une peine complémentaire d'inéligibilité. Les sorties controversées et provocatrices de Éric Zemmour sur l'islam, les immigrés ou l'Histoire de France lui ont valu plusieurs procédures judiciaires et condamnations.
Il a notamment été condamné en 2011 pour avoir affirmé que "la plupart des trafiquants sont noirs et arabes", en 2017 pour avoir dit que la France faisait l'objet d'une "invasion" et d'un "jihad" visant à "l'islamiser", puis en 2022 pour avoir qualifié les mineurs migrants isolés de "voleurs", "assassins" et "violeurs".