Extraction sous haute sécurité de Mohamed Amra : un transfert à prix fort pour un interrogatoire muet
Mohamed Amra, narcotrafiquant évadé en 2024 lors d’une attaque meurtrière, a été extrait ce mardi sous très haute sécurité pour être entendu à Paris. Un transfert coûteux… pour un interrogatoire lors duquel il est resté silencieux.
Ce mardi s'est déroulé l'extraction sous haute surveillance du narcotrafiquant Mohamed Amra de sa prison de Condé-sur-Sarthe. Le narcotrafiquant était auditionné au tribunal judiciaire de Paris pour son évasion en 2024, qui avait coûté la vie à deux agents pénitentiaires au péage d'Incarville.
Gérald Darmanin avait évoqué que l'action se passerait "très bien" sous la responsabilité et le budget de son collègue de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Mais à quel prix ? Europe 1 fait le point.
De gros moyens déployés
Pour cause, l'escorte classée 4 sur une échelle maximum de 5 a mobilisé de nombreux moyens, notamment un hélicoptère. Un trajet d'environ 30 à 40 minutes pour faire les 250 km depuis sa prison de Condé-sur-Sarthe jusqu'à Villacoublay, là où il a atterri. Il faut compter approximativement 1.500 euros l'heure de vol selon le dernier bilan de la Cour des Comptes, soit au moins 3.000 euros l'aller-retour.
Lors du trajet, il était équipé d'un casque anti-bruit et d'un bandeau sur les yeux pour l'empêcher de mémoriser le trajet, et à ce coût, il faut ajouter celui du dispositif impressionnant, avec notamment le GIGN réquisitionné, des dizaines de membres et des véhicules blindés.
Au total, ce transfert aurait couté plusieurs dizaines de milliers d'euros, et cela, pour ne rien en ressortir. Pendant trois heures, Mohamed Amra a gardé le silence face au juge en charge des investigations. Pour son avocat, le manque de confidentialité de cet entretien, avec des surveillants derrière les portes, justifie cette posture. Une sortie qui n'a pas servi à grand chose, le tout financé par le budget de l'État.