C’est un des actes les plus basiques d’un enquêteur : géolocaliser en direct le téléphone d’un trafiquant de stupéfiants. Cela permet notamment aux policiers de savoir où se trouvent les stocks de drogue ou les lieux de vente. "On le fait quotidiennement", assure ce policier. Mais désormais, il devra demander l’aval à un juge pour procéder à cette géolocalisation.
>>LIRE AUSSI - "Pergame", le programme illégal de surveillance de la police
Jusqu’à présent, le seul accord du procureur de la République suffisait. Dans son arrêt, la Cour de cassation justifie cette décision par l’obligation de se mettre en conformité avec le droit européen. "On est en train d’organiser l’engorgement de la justice", souffle dépité un enquêteur à Europe 1.
"Le droit devient un jeu de l’oie"
Un nouveau contrôle de l’enquête qui s’ajoute donc encore aux épais dossiers des juges et qui risque d’allonger aussi le temps de paperasse de l’enquêteur, au détriment de la collecte des preuves.
Pendant ce temps-là, le trafiquant, lui, court toujours. "Le droit devient un jeu de l’oie. Tu les lances les dés, tu tombes sur une case avec un trou. Et tu repars au début", grince un commissaire de police. Qui s’interroge désormais : "Où est passée la promesse d’Emmanuel Macron d’alléger la procédure pénale ?"